Aqua Nebula Oscillator

Aqua Nebula Oscillator : « Under The Moon Of »
Enter Aqua Nebula Oscillator, quartet heavy-psychédélique franco-belge-québécois opérant d’une base souterraine quelque part dans Paris. Nés avec le nouveau millénaire, ces activistes « underground » au sens littéral du terme ont commis ces douze derniers mois deux albums violemment barrés mais respectueux de la tradition : enregistré exclusivement sur du matos vintage, le son gorgé de fuzz et d’orgue de ANO évoque tout à la fois le space-rock hypnotique d’un Hawkwind et le psychédélisme primitif des Seeds, le stoner metal des Melvins et le punk organique des Stooges. Et plus encore, grâce à la voix stridente et sauvage de l’envoûtante belge Shazzula.
Exit les fleurettes et le peace & love, les « beautiful people » et leurs gentils « sit-in ». Sorti en novembre, « Under The Moon Of… » brille davantage par ses explorations soniques planantes que ses titres rentre-dedans parfois trop « inspirés » des Stooges, n’empêche : Aqua Nebula Oscillator y réussit la performance de montrer un chaos cohérent qui, selon la loi cyclique, donne le ton d’une année 2009 pressentie radicale et sombre, à l’image justement de 1969, qui marqua la fin du « rêve hippie » poignardé par les Hells d’Altamont et la « Family » de Charles Manson -tandis qu’Iggy déjà dégoûté chantait « une autre année et toujours rien à foutre » sur le premier album des Stooges.
D’aucuns essayent déjà de piéger Aqua Nebula Oscillator dans le rôle de « nouveau meilleur groupe français ». Mais ses membres, en particulier le « gourou » auto-proclamé David Os, ont assez de bouteille pour ne pas se fier à de quelconques « mentors » beaucoup moins inspirés qu’eux –sauf pour faire du fric sur leur dos, un classique de l’aspirant svengali en vf. D’autres écueils les guettent pourtant, dont le moindre n’est pas la redondance. A l’arrivée, le challenge est costaud : il s’agit de continuer à ne prendre que la musique au sérieux, pas soi-même. Puisse la pensée du Grand Ancien Lemmy, fournisseur d’acide pour Hendrix et « Dream » de Sam Gopal avant de devenir le moteur de Hawkwind puis l’âme de Mötörhead, les guider en cette voie admirablement audacieuse. Laurence ROMANCE
- © Laurence ROMANCE pour www.Hitmusemag.com le 23 decembre 2008

http://www.stnt.org/chronique.php?type=0&i=2067
AQUA NEBULA OSCILLATOR
Under The Moon Of
Pan European Recording 2008
Paris, Québec et Bruxelles, voilà les provenances de ce groupe au psychédélisme fulgurant, à la fois spatial et massif. Groupe aux horizons divers donc, à l'image de ses influences avouées (entre autres le Velvet, The Seeds, Electric Prunes, The Stooges ou encore le MC5), dont il réalise là un remarquable amalgame. En effet, cette formation sans concessions allie à merveille le côté pesant des uns, le psychédélisme des autres et le côté garage de certains à une lourdeur à la Black Sabbath, ce qui débouche sur un album de caractère, fulgurant et captivant. Quatorze titres et pas plus de cinquante minutes, voilà ce que nous offre la formation. Et sur ces quatorze morceaux et cette durée conséquente, il réalise la performance de nous passionner tout en nous laissant peu de répit, tant l'audition de cet album s'avère aussi éprouvante que jouissive. De morceaux fonceurs (le génial LSD therapy qui inaugure le disque) en plages plus pachydermiques absolument détonnantes (Flying mountain et ses airs de BLACK ANGELS, seul le chant, ici féminin, s'avérant différent) en passant par des titres courts et rentre dedans et opaques ( Somebody in your nose , I don't care et ses accents garage) ou encore par des planeries intenses et soniques ( Lost in space , Beware , Silvermoon et ses parties d'orgue issues d'une autre planète), AQUA NEBULA OSCILLATOR fait mouche à chaque titre et signe un album d'une cohérence à toute épreuve. On a aussi droit à un titre au rythme éffreiné, Girl , ou digne du Pink Floyd le plus barré que l'on connaisse ( Virgin sleep en conclusion de ce festival sonore et stylistique). Bref, une réussite de tous les instants, qui bien que j'aie cité la quasi-totalité des chansons, ne s'écoute que d'une seule façon ; fort et dans son intégralité, aucune de ses ritournelles psyché et puissantes n'étant dissociable de l'opus en présence. Exemplaire et inimitable, l'un des albums de l'année dans ce style, sans problèmes. - stnt.org

e nouveau meilleur groupe français?

Ce disque est mythique. Mythique au sens littéral du terme. Dans quelques années, quand Pascal Nègre aura éliminé la race des Gonzai boys et donc toute forme d'intelligence de la surface de la terre ; vous vous en rendrez compte. Enfin… s'il vous reste encore une partielle de cerveau disponible.

On ne saura alors plus très bien si ce disque à réellement existé ou pas. Seuls les plus vieux et l'immortel Guy Michel Thor raconteront encore à leurs petits enfants. Ils leur diront qu'en l'an 2008, quatre énergumènes vivaient en reclus dans une cave parisienne pour y faire de la musique psy-ché-dé-lique. Un peu comme cet autre groupe : les 13th Floor Elevators. Mais de celui-là il ne restera aucune trace audible. Bien trop dangereux pour le pouvoir en place et pour ceux qui vivent encore à la lumière du soleil.

Parce que cet album fricote bel et bien avec les forces des ténèbres, il aurait pu être le disque de chevet du docteur Faust. C'est un disque de dangereux alchimiste, d'érudit hérétique.

Quand les magazines de mode dont le nom commence par Gla- et termine par –mour nous bassinent avec le retour des 60's, du summer of love et leur style « hippie chic » (hippie quoi ?!), les ténébreux d'Aqua Nebula Oscillator préfèrent le côté obscur de la force. Comme un bon trip d'acide au milieu d'un cimetière inca. Ce sont des hippies gothiques, pour donner une idée aux lecteurs et lectrices du susdit magazine. Musique psychédélique et décadence fin de siècle; patte d'éléphant et redingote de velours. Un peu de bière entre les titres pour étancher la soif.

Dans le dernier édito de Rock'n'Folk, le père Man--uvre, qui s'y connaît en groupes qui sentent le renfermé, parle de ce qu'il appelle le mythe de la cave. Il y dénonce ce phantasme provincial qui veut que quelque part en France, le nouveau meilleur groupe hexagonale répète secrètement dans l'humidité d'un sous sol obscur.

Ce groupe a bien été repéré. Il s'appelle Aqua Nebula Oscillator.

Je m'arrête là, Pascal Nègre et ses sbires frappent à ma porte. J'ai du mettre le son trop fort…Ne poussez pas plus haut que 5 pour ce disque ou vous êtes pris. Under arrest.

Cours Guy Michel, cours !

- www.gonzai.com/aqua-nebula-oscillator-aqua-nebula-oscillator/

MERCREDI 12 MARS 2008
Aqua Nebula Oscillator - Aqua Nebula Oscillator (2008)


Ayant épuisé tout mon champ lexical du psychédélisme dans la chronique Voyage du label Pan European Recording, je sentais la chose ardue. C'était sans compter sur la puissance évocatrice du quartet ANO, déjà présent sur la compile citée plus haut. Fondé à Londres en 1999 par les frères David et Simon Os, ANO trimballe avec lui de lourdes espérances: 'nouveau meilleur groupe rock français' selon certains confrères. Ajoutez à cela le batteur et co-producteur Juan Trip (notable hippie pyrénéen), enfermez le tout dans une cave parisienne sombre et poisseuse, laissez moisir quelques années et vous obtenez un premier album hors du monde, non simulé et cathartique. Je m'explique.

Retournons un peu à l'école. Psychédélique en grec signifie 'qui révèle l'âme'. Le but étant de recréer de façon consciente (la musique) les perceptions sensorielles distordues (le LSD du chimiste Albert Hoffman), les éléments qui composent ce disque sont sauvages, éparpillés, multiples mais peu colorés. Car c'est ici la version américaine du psyché qui est utilisée (morceaux longs, sombres et improvisés) et non la vision britannique façon Beatles qui revient d'Inde des fleurs plein les cheveux. Là tout est noir, crade, décadent. Le côté obscur de la force en quelque sorte. Et les quatre membres du groupe parisien ne font pas semblant. Ils sont Dark Vador et Dracula à la fois. Et du fond de leur catacombe de nous asséner des rythmes en spirales, aux échos sans fin et aux pouvoirs insoupçonnés.

D'entrée l'emblématique 'Ready to fly' est chargé de pulsations cardiaques, de cloches lointaines et de voix fantomatiques. Leurs concerts, déjà mythiques, confirment que l'attitude est aérienne, électrique et transcendantale. 'St Trip', marche mortuaire éclatée hisse David Os au range de gourou de début de siècle. 'Shadow knows', répétitif et ténébreux ne vous fera pas vous sentir mieux. On pense au rock psyché de Sun Ra, aux rythmes chaloupés des Velvet, à la puissance d'Hawkind. Crucifié sur l'hôtel de la musique 70's par le punk anglais, le lyrisme hérétique du genre ne laisse pourtant aucune place au doute quant au caractère chamanique de l'ensemble, mais surtout à la grande qualité musicale des compositions. Reste à écouter 'Vision', tube cauchemardesque d'une bande de hippies redescendus sous terre, pour se convaincre que la machine est bel et bien lancée. Reste à savoir combien d'âmes oseront prendre le risque de choisir le côté obscur.

En bref: Odyssée musicale horrifique et abyssale assénée de main de maître par une bande de hippies gothiques. A délivrer uniquement sur ordonnance.

- www.desoreillesdansbabylone.com/

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