Carlou D
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Carlou D

Dakar, Dakar, Senegal

Dakar, Dakar, Senegal
Band World Singer/Songwriter

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Music

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"Regarde Papa j'ai grandi"

Il a été la révélation lors du dernier festival Hip-Hop awards avec son premier album solo, Seede. Son style musical emprunte à plusieurs genres, jusqu’aux chants religieux. Le mouridisme l’a sorti de la détresse. Il hait son père qui a déserté le domicile familial quand il avait le plus besoin de lui. Carlou-D a vu alors sa mère mourir de chagrin. Il chante pour montrer à son père qu’il peut réussir tout seul dans la vie. Ce désamour paternel conditionne toute son œuvre.

Par Abdoul Karim NDIAYE

A l’Unité 8 des Parcelles assainies où il vit avec sa famille, il jouit d’une popularité certaine. Et pour preuve c’est un enfant qui nous indique sa niche. Un appartement situé au troisième étage d’un bâtiment aux escaliers étroits. C’est sa grande sœur Kiné qui nous reçoit. Il est 16 heures. Carlou-D dort toujours. Il a passé la nuit en répétitions

Dans sa chambre pas encore remise en ordre, traînent un canapé martyrisé, une télé, une chaîne à musique, une table basse sur laquelle est posé un trophée et des Vcd. Le décor est vite planté. Sur les murs, des photos de sa famille et celles du fondateur du mouridisme, Serigne Touba, pendent comme pour signaler d’emblée son appartenance confrérique. Plusieurs badges d’accréditation sont accrochés ça et là en trophée de chasse.

Il s’est bien réveillé, il parle. Carlou-D est né il y a vingt-cinq ans dans le quartier populaire de Grand Dakar, à Ben Tally. Dès l’âge de trois mois, Ibrahima Loucard de son vrai nom, commence à faire le tour du Sénégal, au grès des affectations de son père. Un agent des douanes. Il a grandi dans un milieu polygame dont il a gardé un amer souvenir. Et ce célibataire jure déjà de ne jamais prendre plusieurs épouses.

L’éducation très sévère qu’il a reçue l‘a beaucoup marqué. Elle interdisait toute sortie et a fait de lui un jeune-homme renfermé. Timide. Une timidité trahie par une gestuelle confuse et tatillonne qui accompagne ses propos. Les déplacements successifs du paternel ont mis un terme prématurément à ses études. Des études arrêtées en classe de quatrième secondaire. Ce qui contraste d’avec son français irréprochable. Mais pour lui, ce cursus scolaire abrégé fut «un mal nécessaire». C’est grâce à cette situation qu’il a pu découvrir la musique. Faire éclore son talent. Et puis, les études, il n’y a jamais sérieusement cru. D‘autant qu’il n’a jamais été encouragé en cela par un père qui le laissait croire que, de toute façon, si cela tournait mal, il l’enverrait aux Etats-Unis.

UNE MERE MORTE DE CHAGRIN

De sa défunte mère, décédée il y a six mois, il ne tarit pas d’éloges. Il se souvient : «Elle a été la première à croire en ce que je faisais et m’a encouragé jusqu’au bout.» Si le souvenir maternel est encore tenace dans l’esprit du jeune rappeur, d’avec le père, il a rompu les amarres. De lui, il dit d’ailleurs dans une de ses chansons, façon Stomy Buggsy, que c’est un gangster. Et, il charge encore : «gangster, n’est pas assez fort pour décrire tout ce qu’il nous a fait subir à moi et à ma maman.» Le ton est devenu nerveux. «Il (les) a abandonnés il y a trois ans». Sans avertir. Sans la moindre explication à un âge post-acnéique, et forcément critique. «Il est parti comme ça, à un moment où je n’arrivais même pas à avoir 100 francs en poche», rumine-t-il.

Alors Carlou-D l’aîné de la famille, doit faire face à une réalité dont il n’avait aucune idée. Désormais, il se doit de combler le vide laissé par un père fuyard. Prendre soin de sa sœur «pour qu’elle n’ait pas à faire comme certaines filles». S’occuper de la scolarité de son jeune frère car, il ne veut pas que ce qui lui est arrivé sur ce plan se répète. Et surtout, tâche impossible, consoler une mère délaissée, qui ne s’est jamais remise de cette séparation trop brutale. «Même avec des milliards, je n’aurais pas pu la soulager. Elle était malade du cœur, elle n’arrêtait pas de pleurer, j’ai tout fait pour qu’elle ne pense plus à lui. Mais rien n’y fit, elle avait trop d’amertume, une tristesse qui l’a emportée. Elle est morte de chagrin», évoque encore le fils meurtri.

SERIGNE TOUBA, LE SAUVEUR

Forcé par le destin, Carlou-D a donc grandi trop vite. Un sens précoce des responsabilités a fini de forger son caractère et d’en faire un jeune-homme, conscient de son rôle de chef de famille. A 25 ans, il affiche une grande taille soutenue péniblement par une silhouette frêle. Les tresses tirées à la Marion Jones.

Toute cette souffrance qu’il a vécue est loin de l’avoir découragé. Elle a plutôt contribué à faire de lui un homme plus que jamais déterminé à réussir. Et «Serigne Touba» a joué un grand rôle dans ce qu’il est devenu. Plus qu’un guide religieux, il a été un compagnon de route qui l’a tenu par la main et éclairé le chemin à prendre pour grandir. A défaut d’un père. «Il fut des moments où je ne voyais personne, il n’y avait que Serigne Touba devant moi et, chaque jour que je me réveillais, j’étais assis devant sa photo à lui demander de m - le Quotidien


"Nouvel album de Carlou D"

“ NDEYE DIOR � NOUVEL ALBUM DE CARLOU D : “ Musikr � sur les turpitudes de la vie
Carlou D, de son vrai nom Ibrahima Loucard, se révèle encore au public avec la sortie de son troisième album, « Ndèye Dior », qui confirme le style particulier de l’artiste sénégalais. Alliance entre la musique et le zikr, cet album parlant des turpitudes de la vie et hymne « Baye Fall » se veut avant tout un hommage à sa défunte mère.



“ NDEYE DIOR � NOUVEL ALBUM DE CARLOU D : “ Musikr � sur les turpitudes de la vie
Faisant suite à ses deux premiers albums, « Séédé » et « Weeru Waay », sortis respectivement en 2004 et 2006, un troisième opus « Ndèye Dior » vient confirmer Carlou D dans son style musical qu’il veut innovant et original. Ce style musical qu’il dénomme « musikr », il le définit comme « une musique spirituelle qui exprime la foi, mais pas celle aveugle ». Ce néologisme, « Musikr », résultant de la jonction des mots musique et « zikr » (invocation à Dieu), suggère une expression musicale purement « carloudienne ». Ce nouvel album de six titres est un alliage de musique moderne, de musique traditionnelle et de spiritualisme. S’affichant plus que jamais comme « Baye Fall » et fier de l’être, Carlou D explique vouloir incarner un nouveau style de musique qui vient non pas pour s’imposer, mais pour s’ajouter aux autres styles musicaux existant au Sénégal, tels le « mbalax », le hip hop et autres. Cet album décrie l’ignominie et la perfidie qui sont de mise dans notre société actuelle, à travers le titre « Senrégal ». Il renseigne aussi sur la philosophie des « Baye Fall » qui, selon Carlou D, ne sont pas exclusivement d’obédience musulmane, considérant que chacun peut être « Baye Fall » dans sa religion, ce terme désignant pour lui « l’homme positif ». Cependant, cet album est surtout un hommage à sa défunte mère, Dior Diop, qu’il chante à travers le titre « Yaye Boye ». Cette chanson exprime la douleur et les regrets de la disparition prématurée d’une mère qui, après tant de sacrifices, ne put profiter des fruits de son labeur. C’est ce qui explique le fait que cet album porte le prénom de sa mère, qui est en même temps celui de sa fille, précise Carlou D. « Ndèye Dior » est aussi une exaltation de la terre mère, des valeurs du terroir natal plus exactement. Cet élève de l’Opéra du Sahel, « opéra africain qui existe depuis 400 ans », d’après lui, veut, par son style nouveau, promouvoir une « musique partie d’ici (en Afrique) », inspirée de la tradition, pour qu’elle soit reconnue de par le monde.

Idrissa Diop, « Père Idy » comme l’appelle familièrement Carlou D, a participé à la réalisation de cet album, à travers le titre « Kilifa ». Cette collaboration rappelle un principe de base dans notre société, qui indique la nécessité pour un enfant d’avoir un « weeru way », quelqu’un sur qui prendre exemple, parce qu’étant plus expérimenté, selon Carlou D. Bon vent à ce « Baye Fall de toutes les couleurs », comme l’a défini « Père Idy ».


Philippe SAMBOU (stagiaire)
Source Le Soleil

Samedi 13 Décembre 2008
- Le Soleil, Dakar, Senegal


Discography

Seede - Weeru waay-Ndeye Dior

Photos

Bio

An outspoken voice from Senegal's hip-hop generation, Carlou D and his band bring spiritual roots music, clean living and electric performances straight from Dakar's ripe music scene.

Born in one of Dakar's suburbs in 1979, Ibrahima Loucard grew up under the musical eye of his father, who initiated him into the vast and varied styles of music of that time. Immediately hooked on the sounds, Carlou D, as he and his band are known, left school at sixteen and started performing on local stages set up around his neighbourhood.

After a successful single release in 2002 Carlou was noticed by Senegal's hard-hitting political rapper, Didier Awadi, who invited him to join Positive Black Soul, the country's first, and arguably most successful, hip-hop group. With PBS, Carlou toured the world and adopted a voice which would speak out about social ills and political situations. "The part of hip-hop which I have kept in my music is the courage to be direct," says Carlou. He left the band in 2004, when the members of Positive Black Soul went their own way.

Now performing as a solo artist for four years, and with a debut album under his belt, Carlou D is a recognisable figure in his traditional Muslim robes with the image of his spiritual guide around his neck. Like World Circuit recording artist Cheikh Lo, Carlou belongs to one of Senegal's spiritual sects, the Baay Fall, and takes much of his musical inspiration from his spiritual guide, Cheikh Ibra Fall.

But purity, simplicity and above all, respect for others, are the cornerstone of Carlou D's concept. Taking the essence of the Baay Fall philosophy, the outspoken qualities of hip-hop, and musical elements of jazz, soul, rap, and acoustic roots, Carlou D is an illuminating presence on stage. An exceptional guitarist with a pure voice and infectious sense of rhythm, Carlou D's second solo album will make him one of Senegal's next great musical exports.