CHET NUNETA
Paris, Île-de-France, France | INDIE
Music
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Un chant de Bulgarie, un autre du Cap-Vert, une complainte mexicaine, une comptine en hébreu... Pour le groupe français Chet Nuneta, chanter c'est picorer des airs "glanés au gré des rencontres, des voyages, des écoutes". Le titre du séduisant premier album résume l'intention. "Ailleurs" propose un choix de chants populaires traditionnels recréés sans bouleversement ou franchement chamboulés, en intégrant par exemple un poème de Paul Eluard ou des phrases tirées de "Macbeth", de Shakespeare. (...) Pour restituer et transmettre une mélodie, les chanteuses de Chet Nuneta partent de l'imitation, puis dépassent cette étape. "Nous ne pourrons de toute façon jamais chanter un chant africain comme une Africaine, par exemple. Nous ne sommes pas non plus "relectrices" d'un patrimoine, mais plutôt d'humbles "revisiteuses" d'une mémoire populaire.
Patrick Labesse - Le Monde - samedi 5 avril 2008
Comme dans les polyphonies sardes, les quatre chanteuses de Chet Nuneta laissent éclore une cinquième voix. Une "quintina" qui ne résulte pas de la réunion d'harmoniques, mais d'une amitié solide gorgée de différences, du désir d'un "unique" conjugué au pluriel. (...) Avec ce premier opus, la voix à cinq têtes voyage "ailleurs" : de la Macédoine au Mexique, de la Mongolie à la Carélie. Au gré d'un périple semé de coups de coeur, d'une approche physique, spirituelle et intellectuelle, Chet Nuneta revisite tubes nationaux et ritournelles hasardeuses, empruntées à un répertoire patrimonial, tissé de contes, de mythologies, et d'allusions à la vie quotidienne.
"Ailleurs" - Mon Slip/Warner Music - sortie le 25 mars 2008
- Mondomix - mars 2008
Discography
"Ailleurs" (Mon Slip/Warner) - Released March 2008
Photos
Bio
NEW IMAGINARY FOLKORE !
Chet Nuneta, the meeting of 4 singers and a percussionnist, the alchemy of five personalities and its material: patrimonial songs. From a Russian isba to a cape verdean night, from the Arab caravanserail to the island of Madagascar, the bands work is clearly an invitation to discover the world, with a subtle mix of national anthems (like the Mexican song Llorona) and less popular traditional chants. More than imitating the local vocal styles, the four singers not only respect wonderfully the colours of each song but also bring their own touch, especially on stage where their energy and generosity gives new lighting to these splendid songs from the Earth.
NEO FOLKORE IMAGINAIRE !
Après avoir parcouru des contrées fabuleuses, des pays improbables et les esprits du monde, CHET NUNETA , nous offre un premier album dune grande beauté.
Lune, Daphné Clouzeau, D.E.A des arts du spectacle, était portée par lart clownesque, la seconde, Valérie Gardoula littéraire, par le théâtre, la troisième, Juliette Roussille formée à lanthropologie, par le théâtre gestuel. Toutes trois réunies par un enseignement approfondi des techniques vocales et du chant, se rencontrent au Samovar, lieu de formation aux arts du spectacle. En octobre 2000, elles se produisent en trio à capella interprétant des chants du monde. Une jubilation mutuelle les incite à poursuivre.
Devenues Les Enchantêtues, elles élargissent un répertoire quelles confortent dans le réseau associatif ou la rue et aussi par des recherches et stages vocaux. Au point dêtre sollicitées, au début de 2004, par le Musée dOrsay dans le cadre du Printemps des Poètes puis dêtre invitées par Têtes Raides en première partie lors de leur passage au Bataclan. Christian Olivier, le leader du groupe, leur proposant denregistrer sur leur label Mon Slip. Cet appel du studio bouleverse la donne. Il les incite à intégrer deux nouveaux partenaires avec lesquels elles sont en dialogue. Lilia Ruocco (membre du Teatro Natura, art-thérapeute) apporte son enracinement dans la tradition vocale du sud italien et son approche physique du chant, redevable aux enseignements sur le chant vibratoire haïtien dune Maud Robart ou du chant polyphonique de Giovanna Marini et Silvia Malagugini. Le percussionniste Michaël Fernandez (globe-trotter du rythme passé par le gatham indien, le flamenco, la chanson ou le tradeuropéen) se révélant être le « coloriste » dont elles ont besoin.
Ainsi naît Chet Nuneta - anagramme des Enchantêtues - qui trouve sa légitimité dans lentrelacs de leurs insolites parcours. Soit lalchimie de cinq jolis tempéraments et dune matière première, le chant patrimonial. Un héritage chargé du fluide mystérieux des peuples à manier avec pré- caution. Doù vient-il ? Dans quel état est-il ? Comment en user ? Refusant la fausse orthodoxie du mimétisme, se voulant plus fidèles à un esprit quà une forme, souhaitant le relire à laune de leurs sensibilités doccidentaux, les Chet Nuneta inventent leurs propres recettes. Un air les séduit-il, ils semploient à en capter lessence et laccommodent avec leurs épices. Au plus près dun ressenti naissant des intuitions, des atmosphères, sur lesquelles sarticule une recherche de timbres, de rythmes, de mots, deffets vocaux. Néo-folklore imaginaire ?
Pour en juger, on peut imaginer voyager avec ce premier opus Ailleursdune isba russe à une nuit capverdienne, dun caravansérail arabe à une communauté malgache. Des « tubes » nationaux (à linstar de Llorona que tout mexicain connaît ou dErev Shel Shoshanim, comptine en hébreu) voisinent avec des chants aux pedigrees moins affirmés. Une succession datmosphères qui épousent une palette démotions, de la félicité mystique dAyazinà la douleur de Khot Ti Shla, de lespièglerie de Capellià la fête de Sedyankata. Une traversée des sentiments qui joue aussi bien lépure que la novation parfois iconoclaste.
Ainsi, le climat diabolique dA Vus Basinest renforcé par des chuchotements et linclusion dun extrait du discours des sorcières de Macbeth. Ya Man Laebat, chant de la grande poésie érotico mystique arabe, via un instrumentarium inédit (bérimbau, karkabou, flûte harmonique dérivant vers le ney) prend des accents de transe soufie. Et Miinan Laulu, air de Carélie emprunté aux quatre chanteuses finlandaises de Värttinä voit son exotisme nordique rehaussé par un jeu de tablas. Cest que la tradition vivante, nen déplaise aux chantres dune fallacieuse authenticité, est une perpétuelle re-création, parfois transgressive. Chet Nuneta entend sen affranchir avec respect.
Après tout, cela fait quelques décennies que la culture occidentale se nourrit de métissages et il est légitime de se revendiquer aussi de cette tradition-là. Dautant quaux légitimités anciennes de ces chants (rites, fêtes, travaux des jours), le spectacle vivant a substitué une nouvelle fonction que le groupe nourrit de ses expériences théâtrales ou pédagogiques. Façon de
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