Eténèsh Wassié & Mathieu Sourisseau
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Eténèsh Wassié & Mathieu Sourisseau

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"Belo Belo"

Vous pensiez avoir fait le tour de ce que pouvaient donner les noces du jazz européen et de la musique éthiopienne ? Erreur.

Depuis 2007, le Tigre des Platanes et la chanteuse azmari Eténèsh Wassié font route commune, semant sur leur chemin - comme autant de petits cailloux - un CD : Zèraf ! (2008), un double DVD, Yézémèd Yébaèd et de multiples concerts fiévreux.

Au fil de ces années, Eténèsh Wassié et Mathieu Sourisseau, le bassiste du Tigre, se sont tricoté assez d’affinités musicales pour oser un duo. Un classique : voix et basse font souvent bon ménage. Sauf qu’il s’agit ici d’une voix très particulière et d’une basse un peu spéciale.

La basse acoustique - cette grosse guitare tendue de quatre cordes épaisses - a ce grain sonore qui fait si souvent défaut aux basses électriques. Entre les mains de Mathieu Sourisseau, elle se fait à la fois soubassement harmonique et fabrique à transe (« Gonder c’est bon », « Ayluga »), propulse des sons mats et poudreux comme la latérite (« Ende Matew Style ») ou profonds comme des tombeaux (« Ambassel »).

La voix d’Eténèsh Wassié, elle, puise profondément aux sources éthiopiennes. Tous les morceaux sauf un, « Kassa Tezeta », sont des traditionnels. Parmi les textes, une prière chrétienne orthodoxe (« Zèlèssègna »), un poème à la gloire de l’Éthiopie, des appels à la guerre, des chants d’amour - le répertoire classique des azmari. Âpre et astringente, rappelant par certains côtés les chanteuses « réalistes », elle surprend par de brusques montées dans les aigus, par la souplesse paradoxale de ses mélismes et de ses effets, mais surtout par sa capacité à prendre place dans un monde rock (« Gonder c’est bon ») et à fomenter, saturée comme il se doit, des montées de tension que ne renierait pas un Robert Plant (la seconde partie de « Belo Belo Belo » ou de « Ayluga »).

Sur cette chaîne et cette trame rugueuses, irrégulières comme une immigration, les invités brodent leurs motifs identitaires ; noise-rock les éructations de Nicolas Lafourest - voix et guitare - , foisonnante la batterie d’Alex Piques et, à signaler particulièrement, le saisissant violoncelle distordu de Gaspar Claus sur « Gonder c’est bon », avec ses ostinatos enchevêtrés à la ligne de basse et son chorus halluciné.

Loin de ressasser les expériences de fusion éthio-jazz qui se multiplient ces dernières années, Sourisseau et Wassié se lancent dans une aventure distincte. Pleine d’aspérités, pas cosmétiquée pour deux sous : brute de décoffrage, vraie et sans chiqué. Comme eux. - Citizen Jazz - Diane Gastellu, 04/08/2011


"EERIE ETHIOPIAN TEXTURES MEET ODDBALL INDIE"

« Yet again, the ressources and insight of Francis Falceto have helped create a sturdy musical bridge between Africa and the West. The founder of the Éthiopiques collection plucked Eténèsh Wassié out of the rich Azmari Bet scene in Addis-Adeba a decade ago and helped her to cross over into the European festival scene, where she toured between 2000 and 2005. Falceto was seduced by Wassié’s audacious vocal improvisations and iconoclastic explorations of classic Azmari songs. The veteran producer then suggested she collaborate with the experimental quartet from Toulouse, Le Tigre des Platanes. Of this exchange was born a collaboration between the vocalist from Gonder and self-taught bass player Mathieu Sourisseau. A year after the duo was born, Buda Musiques releases an album which re-explores popular Ethiopian poems. It is likely to appall traditionalists and fascinate aficionados of avant-garde jazz and rock. Wassié does not hesitate to stretch and bully around some of Ethiopia’s most popular poems in ways reminiscent of Meshell Ndegeo cello’s unclassifiable works. She is at her most compelling in “Gonder C’est Bon”, which beautifully celebrates the qualities of her home region. There are the haunting versions of “Burtukan”, “Ambassel” and “Zélésségna”, where Wassié’s swirling voice thrillingly envelops the brooding bass of an instrumentalist who is equally influenced by Charles Mingus, Sonic Youth and Tom Waits. But there are also interpretations of Ethiopian standards like “Ende Matew” and “Ayloga” that could make even the most open-minded listeners wilt, with sustained tirades that are anything but poetic.
Nevertheless, what lingers from this intriguing UFO in the world music sky is Wassié’s beguiling and eerie voice. And a feeling that Ethiopian music has taken a decisive step in crashing out of its longisolated world and plunged into some very avant-garde stratospheres. »
- Songlines (Daniel Brown), 03.2011


"VIOLENTE ET SUAVE COMME DU PJ HARVEY, DE LA MUSIQUE VENUE D’ETHIOPIE"

« Eténèsh Wassié appartient à la sulfureuse caste des azmaris, ces troubadours prodigues en improvisations, allusions grivoises et danses aphrodisiaques qui animent les cabaret d’Addis-Adeba. Révélée par la série Ethiopique (vol. 18), elle a signé en 2008 un album étonnant avec le quartet toulousain Tigre Des Platanes, dont Mathieu Sourisseau est bassiste. Belo Belo, leur premier rendez-vous en tête à tête, se transforme en odyssée nuptiale chaotique, un enlèvement au sérail où le Tigre de la Ville rose arrache la panthère noire d'Abyssinie à sa chère tradition avec son consentement, dévoile sa sensualité rageuse, sa tristesse du fond des âges. Apre, agité, cathartique, mélodique, un disque qui plairait à coup sûr à Patti Smith ou PJ Harvey. » - Les Inrocks (Francis Dordor), 26.01.2011


"Etenesh Wassie Mathieu Sourrisseau - Les deux complices signent un disque franco-éthiopien qui fera date"

De tous les disques d’éthio-jazz très récents qui mêlent la tradition aux sons occidentaux, blancs, Belo Belo se distingue tout particulièrement par sa radicalité esthétique. Alors que la plupart des formations actuelles réinterprètent ou réarrangent (avec brio, certes) les standards de Mulatu Astatké, Getatchew Mekuria, Mahmoud Ahmed, ou des chansons populaires en les trempant dans un chaudron où les cuivres se mélangent aux claviers vintage, Eténèsh Wassié (chant) et Mathieu Sourisseau (basse) ont choisi une austérité et un dépouillement absolus. Paru en fin d’année dernière dans une indifférence quasi générale, cet album avait également échappé à ma surveillance. Je ne l’ai découvert qu’en février et je me sentais un peu coupable d’être passé à côté de cette rencontre majeure et inouïe. Cet article est donc un témoignage d’affection pour ses deux interprètes et aussi une façon de soulager ma conscience.
Eténèsh Wassié et Mathieu Sourisseau ne sont pas de parfaits inconnus. Ils sont en effet membres du groupe de jazz toulousain Le Tigre des Platanes, qui a sorti un disque d’éthio-jazz fameux en 2008, Zéraf!, avec l’aide du grand spécialiste de la musique éthiopienne, Francis Falceto. Cet album présente un son assez furieux avec des embardées quasiment free jazz. La voix d’Eténèsh Wassié est déjà intéressante, mais elle est utilisée de façon assez classique — pour ce genre de disque tout du moins. Au fil des concerts, une certaine complicité s’instaure entre Mathieu et Eténèsh. « Pourquoi ? je ne sais pas trop, peut-être parce que ma femme est africaine » dira Mathieu Sourisseau. Toujours est-il que lorsqu’un festival à Nancy leur suggère une création en duo, cela ne fait que susciter ce que Mathieu Sourisseau pressent, c’est-à-dire un potentiel tout autre pour la chanteuse traditionnelle. Il lui propose de travailler en duo à l’adaptation de chansons traditionnelles et de poèmes populaires de la tradition éthiopienne. « Je voulais faire quelque chose de très différent du Tigre des Platanes, car cela ne servait à rien de faire la même chose. J’ai poussé Eténèsh à essayer d’autres choses, à parler autant qu’à chanter. Au début, elle était un peu désarçonnée par ces propositions car pour elle, une chanteuse chante et dire des poèmes est plutôt réservé aux comédiens et aux poètes. Puis, au fur et à mesure, elle s’est totalement libérée ». Au chant traditionnel et litanique s’ajoute des râles, des loghorrées et d’invraisemblables vocalises accompagnées de savantes distorsions qu’il est difficile de comparer à autre chose que les performances de chanteuses punk.

« Chamanique » ou « sorcier » sont des adjectifs qui viennent souvent à l’esprit, malgré la tradition du christianisme orthodoxe éthiopien qui pourraient les rendre déplacés. « Guerrier » encore plus sûrement, un des textes chantant les louanges des guerriers ayant vaincu l’envahisseur fasciste de la campagne mussolinienne (rappelons ici que l’Ethiopie est le seul pays d’Afrique n’ayant jamais été colonisé). Musicalement, Belo Belo montre une science de l’espace assez bluffante dans sa façon de jouer avec les silences et les explosions : c’est un art du vide et du plein, du noir et du blanc.

La violence sourde et la liberté du disque, la surprise lorsque qu’une guitare ou une trompette surgit dans ce dialogue en font une superbe réussite, comparable seulement à la collaboration entre le négus du sax éthiopien Getatchew Mekuria et les punks néerlandais de The Ex. Tous ceux qui ont gouté cette rencontre se doivent de posséder Belo Belo. On est loin de l’éthio-jazz tel qu’on l’imagine, même si ça sonne parfois comme la rencontre de Lydia Lunch avec Neil Young et Charlie Mingus. Que les aventuriers du son se jettent sur ce disque, que les autres passent leur chemin. Voilà un disque pour Jim Jarmusch, assurément. L’a-t-il seulement débusqué ? pas sûr.
- Musiques Impures


Discography

BELO BELO (Buda Musique, December 2010)
Production Freddy Morezon’ p.r.o.d.
Recorded, mixed and produced by Olivier Cussac au Studio Condorcet, Toulouse
Assistant Michel Bonneval
Editing and distribution Buda Musique

Photos

Bio

ETÉNÈSH WASSIÉ & MATHIEU SOURISSEAU
Eténèsh Wassié and Mathieu Sourisseau have shared a natural complicity straightaway, as they were partners in the Ethio-Experience work led by Le Tigre des Platanes. Their meeting has inspired an intimist music style which mixes voice and acoustic bass and freely fills up space to transport the listeners to a newly discovered dimension. The Duo plays a contained, self controled music, makes fun of the gap between genres, and breaks the codes of the traditional songs chosen by Eténèsh Wassié, who wasfed on Azmari culture, and whose open-mind and experience show of a successful artistic risk-taking. The Ethiopian repertoire is arranged in order to obtain pop, rock and even punk melodies, and this original difference creates the essence of their music. Eténèsh's wild and secretive voice takes us into a rare universe. Mathieu Sourisseau's performance has always been inspired by very varied influences: from Mingus jazz to Tom Waits, from Sonic Youth to the Niger riverbanks and to the magnificent discs collection "Ethiopics". This partnership results in a strong identity, mixing cultures and changing rules. Eténèsh Wassié picks songs with a new outlook. The singer, of Azmari culture, shows her open mindedness and experience through her successful artistic boldness. The duet's music is reserved, restrained; yet, it teases the senses by its unorthodox arrangements and shakes the rules of those popular songs..

ETÉNÈSH WASSIÉ, VOICE
Eténèsh was born in Gonder and started to sing in Addis Abeba fifteen years ago in azmaribet.
These azmaribet are like cabarets where singers, accompanied by massinko (kind of monochord violin) and kebero (percussion) players, carry on the Azmari tradition as they perform audacious vocal improvisations, rich in double-meaning: the famous sémmena-wèrq, national intellectual sport! So it is early on that the singer realised she had an "extra ordinary" voice. She was rapidly invited to perform on stage and in studios by several Ethiopian musicians, and then gradually pursued a solo career in azmaribet. Francis Falceto (director of the collection "Etiopics") fell for her charms and natural charisma when he first heard her unusual voice. He invited her to go on tours throughout Europe between 2000 and 2005. Although she wasn't brought up within an azmari family, she has found her place in that culture. It is likely to be one of the reasons why Francis Falceto asked the four members of The Tigre des Platanes to work with her. Indeed, he knows her open mindedness and her capacity to rise to the challenge of working on Ethiopian musics roughly arranged.

MATHIEU SOURISSEAU, ACOUSTIC BASS
Mathieu trained in playing the guitar and is a self-taught sousaphonist. Nowadays he explores the possibilities of bass because acoustic bass is indeed a bit of both! He has played the sousaphone for many years, on stage and in the streets (?), in a de luxe band called La Friture Moderne. It is while playing with Le Tigre des Platanes -an impertinent quartet in which he plays acoustic bass- that he fell for the charming voice of Eténèsh Wassié. Together they toured many European music festivals. Mathieu has also been working with the storytellers Abakar Adam Abaye on "Sans Mentir", a show with voice, percussion & electric guitar, and with Didier Kovarsky on "Les Oiseaux", a twittering symposium for four musicians and stories. He has also collaborated with Benoit Bonnemaison-Fitte on an acoustic guitar solo performed alongside a projection of super eight pictures: La Maison Souris. He recently set up the project "Les Mamies Guitares" with Benoit Bonnemaison-Fitte and Gwladys Deprez to propose the discovery of music through guitar playing to those who have spent their life hearing (listening to?) but never practising this instrument.