Fanfarniente della Strada

The orchestra is true to its unbridled image, however skillfully calculated, giving rise to spontaneous performances.? - Antoine Léveillé, Voir

La Fanfarniente and its musical phantasmagoria are worth a detour, for sure.? - Lucie Vallée, Québec Info Musique

Their precision and accuracy make them a musical ensemble that display formidable force.? - Richard Boisvert, Le Soleil

Que de surprises ont pu générer les gens de Strada!... la plus récente étant leur projet la Fanfarniente della strada, où les membres s'adjoignent d'autres complices pour créer une formation alternative, un peu comme le Sergeant Pepper's Lonely Hearts Club Band était un projet alternatif des Beatles.

Mais sous une forme ou l'autre, la musique comme moyen de voyager n'est pas seulement une figure de style. Depuis sa formation en 1986, l'Ensemble Strada s'est consacré aux musiques traditionnelles de divers pays, remontant souvent aux confins du Moyen-âge. Souvent inspiré de musiques dansantes liées à des traditions régionales, leur répertoire puise à des sources tant populaires, qu'aristocratiques ou liées à des festes religieuses. Reproduisant ces airs séculaires sur des instruments anciens de diverses provenances, leurs spectacles convient les auditeurs et spectateurs (car leur prestation inclut souvent des contes, des mises en scènes et l'utilisation de costumes appropriés) à un véritable voyage à travers les époques.

La formation tire d'ailleurs son origine de la rencontre d'un grand voyageur, Pierre Tanguay, percussionniste reconnu ayant collaboré avec des artistes aussi variés que Julos Beaucarne, Nana Vasconcellos ou René Lussier et d'un multi-instrumentiste, Pierre Langevin. Musicien de formation professionnelle, ce dernier s'intéresse aussi à la musique médiévale et à la musique actuelle. Il participe nommément à la fondation de l'Ensemble Anonymus en 1978.

Ces deux membres fondateurs s'adjoignent progressivement divers collaborateurs selon les thématiques développées. Ayant recours aux multiples ressources de ses membres, Strada met en valeur leurs talents de comédiens et de danseurs en plus de leurs qualités de musiciens. À l'été 1992, ils montent un spectacle gravitant autour du concept des Musiques traditionnelles méditerranéennes. Pour la tenue de l'événement des Médiévales de Québec, en août 1993, ils développent un répertoire de musiques de rue qui fait l'objet d'un album conjoint avec l'Ensemble Anonymus: "A La Via!" ou Musiques de rues du XIIIe au XVIe siècle, qui est lancé à l'occasion de la deuxième édition des Médiévales, deux ans plus tard.

Avec Le Noël des santons Strada aborde résolument, pour la saison 1994, le thème de Noël où tous s'imprègnent de l'atmosphère des festivités provençales. Poursuivant leur exploration aux sources historiques les plus variées, les musiciens approfondissent les répertoires du sud de l'Europe en 1996 avec Mediterranea, Musiques et contes de la Méditerranée. Dans un même élan, ils élargissent leur Noël des santons à toute la zone méditerranéenne et gravent cette année-là "Nadal" ou Noëls traditionnels méditerranéens. L'album révèle des dimensions oubliées au riche terroir des festivités de fin d'année et leur vaut une nomination à l'Adisq puis un prix Opus l'année suivante.

Ce sont ensuite les Ménestriers et saltimbanques du Nord de la France qui sont à l'honneur lors du spectacle "Grantjoie" qui s'articule autour de quatre tableaux: l'auberge, la cour, le bivouac et la place du marché. Celui-ci est à son tour gravé sur DC en 1998. Avec le spectacle Colinda, on aborde les noëls anciens d'une plus encore grande diversité de pays européens pour la saison 1999. Une spécialisation en découle bientôt qui se polarise autour des chansons de quête. Cette sélection fait l'objet de leur quatrième enregistrement "Kadou" qui paraît en novembre 2000. Sous-titré Noëls anciens et chansons de quête, celui-ci reflète les traditions des guignolées de différents pays d'Europe et du Québec. Depuis les premières incursions musicales, les nouveaux trouvères et ménestrels de Strada livrent leur répertoire dans les langues d'origine de chacune des oeuvres: occitan, italien, roumain, vieux françois...

Au cours de l'année 2000, la palette sonore de Strada s'étend encore avec le spectacle Gadje qui s'intéresse aux Musiques nomades de la vieille Europe, soit les traditions tziganes, depuis les Balkans jusqu'au Mahgred. Fidèle à sa façon de faire, le groupe enregistre l'album "Gadje" deux ans plus tard, après avoir bien mûri l'interprétation des pièces qu'on y retrouve. Poursuivant leur exploration mélodique, ils poussent la curiosité à s'imprégner d'airs grecs, trucs ou bulgares qui, constatent-ils après coup, traitent pour la plupart de noces ou de fiançailles. Ainsi naît l'idée d'un cinquième album "Gamos" gravé sur Seppuku, nouvelle étiquette lié à un autre groupe de Québec, Les Batinses, au printemps 2006.

Les musiciens du groupe Strada, régulièrement impliqués dans d'autres projets, demeurent assoiffés de nouvelles expériences et de découvertes musicales. Les invitations à se produire lors de festivals les ramènent au concept de base du groupe (le mot italien strada signifie rue) et donnent naissance au projet parallèle de la Fanfarniente della strada d'où les instruments à cordes sont évacués au profit des cuivres et des percussions. Le retour en studio es - Quebec Info Musique

Prenant habituellement place dans la rue de façon éphémère, la Fanfarniente della Strada nous immortalise enfin quelques mélodies de son répertoire sur disque. La Fanfarniente propose un répertoire très éclectique qui s’étend de la valse à la salsa et de Nino Rota à Kurt Weill. - CHRISTIANE CAMPAGNA, CHRONIQUES TRAD

La Fanfarniente della Strada Photo: collaboration spéciale
Présente chaque été dans les rues de Québec depuis 2003, La Fanfarniente della Strada immortalise enfin quelques pièces de son répertoire en proposant son premier album, Zaza.
« C’est un album qui représente ce qu’on a fait jusqu’à maintenant », dit « El Director » de la « Fanfare qui ne fait rien dans la rue », Pierre Langevin.
Composée de 12 musiciens professionnels — « la crème des musiciens » — provenant de diverses formations, la Fanfarniente mélange les genres musicaux sur son disque. Le répertoire se promène de Nino Rota à Kurt Weill. « C’est le répertoire des fanfares françaises », précise Langevin.
Ce disque contient aussi du matériel original, notamment des pièces de René Lussier ou encore de Jean Derome. Sur cet album, les amateurs retrouveront des valses et du tango, le tout enrobé d’une instrumentation cuivrée et percutante avec clarinettes, saxophones, trompettes et trombone.
Rue Saint-Jean
La bande de Pierre Langevin sera une fois de plus présente cet été dans les rues de Québec, plus précisément rue Saint-Jean, pendant le Festival d’été. « ll y a une couleur de cirque à nos spectacles. Moi, je prends la peau de directeur de la fanfare. Nous nous amusons avec le public. Les gens dansent parfois le tango, la valse, dans nos spectacles. Ça donne un côté merveilleux à nos spectacles. »
Outre sa présence au Festival d’été, la Fanfarniente sera aussi présente à Trois-Rivières et à l’Espace 400e de Québec.
Maintenant qu’elle a proposé ses classiques sur disque, la Fanfarniente entend mettre l’accent sur du matériel original dans les années à venir. L’hiver, la Fanfarniente s’associe à la compagnie de danse Port-O-Swing, spécialisée dans les compétitions de danse de swing. Le disque Zaza est maintenant sur le marché.
- Serge Drouin (Agence QMI)