GNAWA DIFFUSION
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Grenoble, Rhône-Alpes, France | INDIE

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"Amazigh Kateb : « Pour Gnawa Diffusion, c’est un nouveau départ »"

Le bruit nous était parvenu l’automne dernier. Il a rapidement été confirmé par leur tourneur : Gnawa Diffusion s’est reformé et travaille sur un nouvel album. Après cinq ans de silence discographique, une vérification s’imposait. Nous sommes allés à Grenoble rencontrer les différents membres du groupe au studio 214, écouter quelques titres en cours d’enregistrement et discuter avec Amazigh Kateb. Il nous a expliqué ce qu’ils préparent …




Après une pause de près de 5 ans quel a été le moteur de la reformation de Gnawa Diffusion ?

Amazigh Kateb : Le déclic vient en quelque sorte de mon projet solo Marchez Noir, qui date de 2009. Au départ, on était en comité restreint : on était cinq. Et puis j’ai eu de plus en plus envie d’entendre le même répertoire autrement, de manière plus chargée. J’ai donc repris des musiciens qui étaient avec moi dans Gnawa, notamment la paire basse-batterie. Notre ancien percu des Gnawa était déjà avec moi sur Marchez Noir, le mandoliste aussi. Le groupe s’est recomposé de lui-même et cela a été possible du fait que, humainement, nous avons gardé des relations assez soutenues. Une grande partie du groupe vit sur Grenoble donc on se voit assez souvent.

Ce qui a aussi fait déclic, c’est la solitude, le besoin de revenir dans une histoire collective, même si sur scène, dans mon histoire solo, je ne suis pas seul. J’ai surtout eu envie de les retrouver, ce sont mes amis avant tout, avant même de parler musique. C’est vrai que créer ensemble, c’est très différent de faire tout de A à Z, y compris la prod’. Le dernier disque, je l’ai fait avec ma poche, j’ai pris zéro subvention. Je l’ai fait sur la route avec les moyens du bord, en bidouillant. Je suis arrivé à mes fins mais c’est une toute autre histoire quand tu portes tout sur tes épaules.

L’équipe est donc identique à celle de votre dernier album studio Souk System ? Ou de nouveaux membres sont-ils arrivés ?

Amazigh Kateb : Il y a en plus DJ Boulaone et Blaise aux claviers. On est dix en tout, il y a aura deux claviers et un DJ. Maintenant c’est Gnawa Dixusion ! Mais c’est variable, sur la pré-tournée par exemple, on va pas faire tous les concerts à dix, on doit être plus restreints à des moments, c’est une formation conséquente. On va sûrement aller jouer au Japon dans un petit festival, ca va être compliqué pour la prod’ ! C’est gros à gérer, c’est gros à tempérer aussi.



Que retiens-tu principalement de l’expérience de ton album solo ?

Amazigh Kateb : Je me suis rendu qu’il y a des choses que je gagnais étant en solo mais aussi des choses que je perdais. Du coup, cela apporte de l’eau à mon moulin, notamment artistiquement, dans ma façon de composer et de construire mes morceaux. Aujourd’hui, j’ai une autre conscience de ce qu’est le noyau de la création. Quand je travaillais avec Gnawa, ma façon de créer était très liée au groupe. A un moment donné, je me suis écarté du groupe et il a fallu que j’arrête de composer en faisant une distribution dans ma tête, je me suis mis à composer dans l’absolu, sans me bloquer, en me disant que ça peut être joué à 3, à 4, 36, 25 ou 15 ! Cela a apporté de la souplesse à mon travail et m’a appris à composer de manière différente. Là, je reviens avec cette nouvelle façon de composer mais dans un collectif.

Tu perçois la reformation de Gnawa comme une prolongation de ce que vous avez pu faire depuis vingt ans ou il s’agit plutôt un nouveau départ ?

Amazigh Kateb : C’est un peu des deux. On ne peut pas se reposer sur ce qu’on a fait depuis 20 ans, sur nos acquis, on a besoin d’explorer de nouvelles choses. On s’est écarté du même chemin pendant cinq ans, pour que chacun puisse respirer et découvrir d’autres univers. Je pense que c’est une forme de nouveau départ. Il y a aussi une certaine maturité qui est liée à l’âge tout simplement. Chacun a pu prendre du recul par rapport à notre histoire. C’est souvent ça le problème des groupes, c’est comme un tourbillon. Quand t’es dedans, tu vois pas vraiment où ça va, d’où ça vient, ce qui cloche et ce qui cloche pas. T’es pas dans l’analytique quand t’es dans l’action et l’analyse est importante. On est dans une époque qui court tout le temps ; le temps de l’analyse, on ne nous le laisse pas. Précisément les médias et les politiciens ne laissent jamais le temps de l’analyse. Faut que ça aille vite pour pas que t’aies le temps de comprendre ce qui arrive. Il ne faut pas que cela arrive aux artistes. On crée un truc qui restera des années, ad vitam, mes enfants et petits enfants entendront mes chansons donc je n’ai pas intérêt à me laisser emporter par le premier vent qui souffle.Vous en êtes au quel stade de l’enregistrement du prochain album ?

Amazigh Kateb : Tout est en chantier, sauf trois titres qu’on a tirés de là car on voudrait sortir deux ou trois inédits dans quelques semaines. Ce sont les titres qu’on a maturés le plus vite pour qu’ils soient enregistrables et mixables rapidement, que chacun ait ses part - Mondomix


"Amazigh Kateb : "Gnawa Diffusion recommencera bientôt à tourner""

Chanteur et musicien insoumis, vigilant et indigné, Amazigh Kateb est né dans la région d'Alger, en 1972. Fils de l'écrivain et dramaturge Kateb Yacine (1929-1989), il donne son dernier concert de 2011 au festival francilien Africolor. Il y reprendra le répertoire de Marchez Noir, album autoproclamé, lors de sa sortie en 2009, "manifeste pour l'amour, la révolution, le rire, la danse, la sueur et la résistance". Ces chansons poursuivront leur vie sur scène début 2012, avant réactivation de Gnawa Diffusion, le groupe énergique mixant rock, reggae et musiques du Maghreb, créé en 1992 à Grenoble par Amazigh Kateb.

Pourquoi ce faux départ de Gnawa Diffusion ?
Après quinze ans d'aventure commune, j'avais besoin de régler ce que j'avais laissé en suspens, la vie de famille par exemple. Je vivais à quasi 100 % pour la musique. Il y a un moment donné aussi où gérer une équipe devenait lourd, c'était un frein à ma propre création. Mais, bizarrement, depuis que je suis seul, j'éprouve la nécessité de revenir à un travail collectif.
Je vais continuer de donner des concerts avec mon projet personnel jusqu'en avril et ensuite nous commencerons à tourner avec Gnawa Diffusion. Nous sommes actuellement en studio à Grenoble pour préparer le nouvel album. Ce sera le sixième. Le dernier, Fucking Cowboys, était un live, sorti en 2007, année de notre séparation.

Quelle sera la veine de ce nouveau projet ?
Il ne s'agit évidemment pas de jouer la carte de la nostalgie et de refaire les choses à l'identique. Il va y avoir de nouvelles sonorités, mais je suis toujours dans la même dynamique, les mêmes trucs qui me font marrer, me tiennent à coeur ou me révoltent.
Il y a des textes plutôt politiques, en arabe, en français, en kabyle - que je ne parle pas -, et qui sont virulents par rapport au tournant qu'a pris le monde arabe, à la montée de la religion. On est libre de vivre sa vie sans que la religion vienne régir notre quotidien. Qu'elle reste là où elle doit être, c'est-à-dire une histoire de croyance personnelle. Si, aujourd'hui, il se passe le contraire de ce que les révolutions arabes auraient dû apporter, c'est que les régimes qui ont précédé ceux qui viennent de gagner étaient tellement vides qu'ils ont laissé un espace énorme.
Y a-t-il d'autres sources récentes d'énervement pouvant vous inspirer l'écriture de chansons ?
Je suis énervé face à l'année coloniale qui vient de passer, notamment par rapport à la Libye, où l'on a acheté des anciens de Kadhafi pour créer de toutes pièces une insurrection. Les frappes de l'OTAN, qui ont provoqué de nombreux morts, sont à mon sens injustifiables et hors-la-loi. Selon la loi internationale, il n'y a de droit d'ingérence dans un pays que si celui-ci le demande à un pays tiers. Ce n'était pas le cas. Pour moi, la Libye, c'est l'Irak de la France. Un scénario que l'on connaît.
Tout cela donne du grain à moudre à quelqu'un comme moi qui cherche à raconter des histoires. Il y a tellement d'aberrations et de crimes commis.
Le nouvel album de Gnawa Diffusion sera-il donc clairement porteur de messages ?
Oui, parce les textes traduisent des positions tranchées. Nous le sortons pour fêter nos 20 ans et le cinquantenaire de l'indépendance de l'Algérie. Ce sera donc l'occasion de remettre en question un certain nombre de points concernant les circonstances de notre indépendance. Nous allons aller à la rencontre des gens au Maghreb, et notamment en Algérie, après la sortie de cet album. J'aimerais y faire des sortes de happenings interactifs à propos de l'indépendance, incluant du théâtre.

Pourquoi l'Algérie n'a-t-elle pas eu, elle aussi, son "printemps arabe" ?
Je précise d'abord que je ne me reconnais pas dans cette expression médiatique fabriquée, ni dans cette terminologie romantique de "révolution du jasmin". Une révolution, c'est aussi beaucoup de douleur, de sang et de morts, il ne faut pas l'oublier.
Les Algériens sont prudents. On ne va pas les avoir deux fois. Ils ont déjà payé très cher. Mais quand ce prétendu "printemps arabe" a commencé à la fin de 2010, ça a aussi commencé à "friter" en Algérie. Il y a eu plus de 10 000 manifestations et émeutes. Si ça ce n'est pas une putain d'année insurrectionnelle ! p


Amazigh Kateb, festival francilien Africolor, théâtre Gérard-Philipe, centre dramatique national de Saint-Denis, 59, boulevard Jules-Guesde, Saint-Denis (93). Tél. : 01-48-13-70-00. Samedi 10 décembre à 20 heures, 15 euros.
Marchez Noir, CD Iris Music/Harmonia Mundi.
Propos recueillis par Patrick Labesse
Article paru dans l'édition du 11.12.11
- Le Monde


Discography

20 YEARS : UNFORGETTABLE TRAVEL
Since 1992, over the years, the group has traveled worldwide and will be produced for the most prestigious festivals and scenes, by sowing the feast and trance on their path. GNAWA DIFFUSION is successful in its own right and will be delighted its public with six exceptional albums :

Fucking Cowboys (2007) CD/ DVD Live – Recorded during the concert at l’Elysée Montmartre with the co-production D’jamaz-Uwe. Last Tour in followed.

Souk System (2003) – The album marks a political maturity without context and denounces chaos, disorder, it is dark and serious like the Bush years

Live DZ (2001) – In May 2011, deadly clashes between youths and police scarred the Kabylie and Gnawa Diffusion reinforcements arrived in Algiers to be in solidarity with those of their generation.

Bab el Oued Kingston (1999) –The second episode of the adventures of Gnawa Diffusion in the footsteps of raggnawachaâbirock.

Algeria (1997) –The album is ranked in 10th position of the "XXX de France" for six months. Legitimate difference (1993) - First 5 CD titles. First national and international tours, the first success.

Photos

Bio

GNAWA DIFFUSION 2012
Gnawa Diffusion is back! The project is on track and the album will be available in autumn 2012. In the meantime, the group will be in the studio recording their new songs and the tour start in May. They remain true to their style referring at themes such as exile, memory, ethnocentrism, identity and religion, globalization ... this album also point some paradoxes of the Maghreb such as love, the virtual, the tradition, the social comedy ... Amazigh and GNAWA DIFFUSION return with a simple and unpretentious formatting to offer a faithful sound to himself and his heart beats: a travel to chaabi through gnawi, reggae, ragga, rock and ... near you.

ONCE UPON A TIME...GNAWA DIFFUSION
The June 27th 1992 is the first scene baptism of GNAWA DIFFUSION, on the occasion of "Young performing arts", headed by the young songwriter Amazigh Kateb.A guembri, the karkabs, regional instruments Maghreb-African trance of Gnawa (African slaves deported in the court of the Kings of the North), North African gospel of suffering is liberation, a humor that pin all the "twisted" in the world , surprising rhythms mixing sounds jazzy to reggae, to rap and ragga, the decor of GNAWA DIFFUSION is planted and the caravan starts.