H-BURNS
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"Un Dromois Chez Steve Albini !"

Sur la piste de ses obsessions américaines, le Français H-Burns a enregistré son nouvel album, “Off the Map”, à Chicago avec Steve Albini. On y était. Reportage, critique et écoute.

Une voix grésille dans l’interphone : “Renaud, come studio A, please”. Fin de l’interview, retour au turbin. C’était il y a pile un an. Renaud Brustlein, alias H-Burns, maquisard drômois du rock indé américanophile, enregistrait son nouvel album, Off the Map, à Chicago, dans les studios de l’humblement légendaire producteur (et musicien) Steve Albini. On avait vu Albini au boulot il y a plus de dix ans, pour un album de Dionysos. Il n’a pas changé : toujours en bleu de travail (rouge cette fois-ci) frappé du logo du studio Electrical, bobine de vieil Harry Potter sorcier de l’enregistrement, rembobinant ses bandes analogiques avec un sérieux d’artisan consciencieux, discret et de bon conseil. Comme les musiciens de passage, Albini vit dans l’immeuble d’Electrical. Pendant les quelques jours que nous avons passés là-bas, nous ne l’avons jamais vu dehors (à sa décharge, la ville était sous la neige et les trottoirs glissants). Tard le soir, sa journée de travail terminée, il enlève sa combinaison, regarde des trucs parfois douteux à la télé, puis se retire dans ses appartements privés pour faire la cuisine et retrouver madame. Puis il réapparaît le lendemain matin en combi, un grand café à la main, et se remet au boulot.

Si tout cela ne correspond pas exactement aux clichés rock’n’roll, la façon dont H-Burns s’est retrouvé là l’est un peu plus, rock’n’roll. Un vrai conte de fée électricité. L’album a été produit et financé par les boss du magazine So Foot, qui ont créé un label (Vietnam) rien que pour H-Burns (Renaud aime le foot, ça aide un peu quand même). Renaud raconte : “Quand j’ai commencé à avoir ce disque en tête, je leur ai dit que j’aimerais le faire chez Albini. Trois minutes après, ils me répondent ‘on le fait’. Des mecs comme ça, pas blasés, avec une énergie folle, ça m’enlève la nostalgie des 90’s.”

Renaud était pourtant tombé dedans tout petit. Après un passage obligé par le thrash-metal, il joue dans un groupe de post-rock. Puis, tourneboulé par la découverte des premiers disques de Will Oldham (période Palace), il endosse la veste en laine à gros carreaux de singer-songwriter et se lance en leader du projet H-Burns, qui depuis arpente les grands espaces, comme les petites bourgades, du folk-rock US indépendant. H-Burns vient de la Drôme, mais à écouter ses trois premiers disques (dont un avec Chris Bailey, ce Saints homme), on pourrait jurer qu’il a grandi à Louisville (Kentucky) ou Bloomington (Indiana).

Maintenant qu’on a sorti la carte, on peut la déplier : “J’ai composé et maquetté Off the Map en sachant que je l’enregistrerais à Chicago, avec Albini. L’idée du séjour a nourri le disque, dans le son, les idées d’arrangements, et aussi dans le thème, avec la métaphore cartographique, le déplacement comme fil rouge. J’ai regardé des cartes par satellite, avec l’idée qu’on est facilement localisable, même quand on veut se perdre.” Un peu comme chez Albini : nourris-logés-blanchis (?) sur place, Renaud et son groupe (dont Jonathan “Syd Matters” Morali) sont loin, mais bien – et une capiteuse bouteille de Cornas leur rappelle le pays. Ils se sentent comme chez eux, entourés de vieux flyers, de photos, de matos, de traces des musiciens qui sont passés par ici et rappellent à Renaud sa collection de disques chéris. Joie générale quand Albini décroche son téléphone et appelle les cuivres de Wilco pour jouer sur un morceau…

Cet album, le quatrième d’H-Burns, ressemble à ce que Renaud allait chercher à Chicago : “un savant mélange de gros son et de délicatesse”. Un disque beaucoup plus rock (ou moins folk) que les précédents albums de H-Burns. Des mélodies franches et des guitares d’honnête homme, des chansons lyriques et tendues, toujours prêtes à s’embraser. Le groupe garde un oeil (ou une oreille) dans le rétro du rock indé des années 90, mais avec plus d’idées neuves et d’énergie brute que de nostalgie. Il a laissé au vestiaire le folk en chemises à carreaux, pour du rock avec des lignes qui se croisent. Nuance. Enfin, les esthètes seront heureux d’apprendre qu’il y a sur Off the Map la même boîte à rythmes que celle utilisée par Will Oldham sur le monumental Arise Therefore (Albini l’appelle le “crap organ”). Et ça, ce n’est pas rien dans la vie d’un homme. - Les Inrockuptibles


"Un Dromois Chez Steve Albini !"

Sur la piste de ses obsessions américaines, le Français H-Burns a enregistré son nouvel album, “Off the Map”, à Chicago avec Steve Albini. On y était. Reportage, critique et écoute.

Une voix grésille dans l’interphone : “Renaud, come studio A, please”. Fin de l’interview, retour au turbin. C’était il y a pile un an. Renaud Brustlein, alias H-Burns, maquisard drômois du rock indé américanophile, enregistrait son nouvel album, Off the Map, à Chicago, dans les studios de l’humblement légendaire producteur (et musicien) Steve Albini. On avait vu Albini au boulot il y a plus de dix ans, pour un album de Dionysos. Il n’a pas changé : toujours en bleu de travail (rouge cette fois-ci) frappé du logo du studio Electrical, bobine de vieil Harry Potter sorcier de l’enregistrement, rembobinant ses bandes analogiques avec un sérieux d’artisan consciencieux, discret et de bon conseil. Comme les musiciens de passage, Albini vit dans l’immeuble d’Electrical. Pendant les quelques jours que nous avons passés là-bas, nous ne l’avons jamais vu dehors (à sa décharge, la ville était sous la neige et les trottoirs glissants). Tard le soir, sa journée de travail terminée, il enlève sa combinaison, regarde des trucs parfois douteux à la télé, puis se retire dans ses appartements privés pour faire la cuisine et retrouver madame. Puis il réapparaît le lendemain matin en combi, un grand café à la main, et se remet au boulot.

Si tout cela ne correspond pas exactement aux clichés rock’n’roll, la façon dont H-Burns s’est retrouvé là l’est un peu plus, rock’n’roll. Un vrai conte de fée électricité. L’album a été produit et financé par les boss du magazine So Foot, qui ont créé un label (Vietnam) rien que pour H-Burns (Renaud aime le foot, ça aide un peu quand même). Renaud raconte : “Quand j’ai commencé à avoir ce disque en tête, je leur ai dit que j’aimerais le faire chez Albini. Trois minutes après, ils me répondent ‘on le fait’. Des mecs comme ça, pas blasés, avec une énergie folle, ça m’enlève la nostalgie des 90’s.”

Renaud était pourtant tombé dedans tout petit. Après un passage obligé par le thrash-metal, il joue dans un groupe de post-rock. Puis, tourneboulé par la découverte des premiers disques de Will Oldham (période Palace), il endosse la veste en laine à gros carreaux de singer-songwriter et se lance en leader du projet H-Burns, qui depuis arpente les grands espaces, comme les petites bourgades, du folk-rock US indépendant. H-Burns vient de la Drôme, mais à écouter ses trois premiers disques (dont un avec Chris Bailey, ce Saints homme), on pourrait jurer qu’il a grandi à Louisville (Kentucky) ou Bloomington (Indiana).

Maintenant qu’on a sorti la carte, on peut la déplier : “J’ai composé et maquetté Off the Map en sachant que je l’enregistrerais à Chicago, avec Albini. L’idée du séjour a nourri le disque, dans le son, les idées d’arrangements, et aussi dans le thème, avec la métaphore cartographique, le déplacement comme fil rouge. J’ai regardé des cartes par satellite, avec l’idée qu’on est facilement localisable, même quand on veut se perdre.” Un peu comme chez Albini : nourris-logés-blanchis (?) sur place, Renaud et son groupe (dont Jonathan “Syd Matters” Morali) sont loin, mais bien – et une capiteuse bouteille de Cornas leur rappelle le pays. Ils se sentent comme chez eux, entourés de vieux flyers, de photos, de matos, de traces des musiciens qui sont passés par ici et rappellent à Renaud sa collection de disques chéris. Joie générale quand Albini décroche son téléphone et appelle les cuivres de Wilco pour jouer sur un morceau…

Cet album, le quatrième d’H-Burns, ressemble à ce que Renaud allait chercher à Chicago : “un savant mélange de gros son et de délicatesse”. Un disque beaucoup plus rock (ou moins folk) que les précédents albums de H-Burns. Des mélodies franches et des guitares d’honnête homme, des chansons lyriques et tendues, toujours prêtes à s’embraser. Le groupe garde un oeil (ou une oreille) dans le rétro du rock indé des années 90, mais avec plus d’idées neuves et d’énergie brute que de nostalgie. Il a laissé au vestiaire le folk en chemises à carreaux, pour du rock avec des lignes qui se croisent. Nuance. Enfin, les esthètes seront heureux d’apprendre qu’il y a sur Off the Map la même boîte à rythmes que celle utilisée par Will Oldham sur le monumental Arise Therefore (Albini l’appelle le “crap organ”). Et ça, ce n’est pas rien dans la vie d’un homme. - Les Inrockuptibles


Discography

2007 Songs From The Electric Sky
2008 How Strange It Is To Be anything at all
2009 We go way back
2010 Chris Bailey & H-Burns- Stranger
2013 Off The Map

Photos

Bio

Why go and see Steve Albini in 2012? Hypothesis number one: to get the "nouveau riche" thrill by being produced by the man behind Nirvana, the Pixies and PJ Harvey - wrong answer. Hypothesis number two: to play online poker and discuss cooking recipes with the kindest nerd of history - you're still missing the point, although.... Hypothesis number three: because when you want to record a real album, all recorded live and played tight, the legendary Electrical studio in Chicago is still the best place you can find on this side of the universe.

Off the map, H-Burns’ fourth album, is an album labelled, engineered, mixed and mastered by Steve Albini. And it's pretty obvious: fourteen tight songs, full-on (faithful to the motto hammered by Albini: "feature it, or fuck it"), carved in eight days, by five people (drums, guitars, keyboards, bass), without ever leaving the studio.

But that doesn't tell you everything about the qualities of the album. After the critical success of We go way back and the recent collaboration with Chris Bailey of the legendary Australian band The Saints (Album Bailey / Burns), H-Burns continues on Off The Map to move towards a sound which is less and less harsh, but instead wider and wider.

H-Burns dropped the plaid shirts, now they truly have become a great classy rock band, a band that doesn’t know any borders. Off the Map is a world-record where the concepts of maps and territories are the cement of the lyrics, in a total symbiosis with the sound: brass performed by the musicians from Wilco's latest albums, a drummer who hits a snare drum from the 1930's, keyboard parts played on vintage instruments that sound like they haven't been touched for years. Sometimes a storm of electric guitar with a Crazy Horse vibe showering onto the tracks. And there’s this voice running through it, a little hurt, a little lucid. A voice that sounds a bit like Jason Molina, Will Oldham or Hamilton Leithauser of the Walkmen. A voice singing like if it was trying to find something, it would have lost along the way. A voice that knows that it never takes much to find yourself off the map.

This new album of H-burns is also the first album released by the label Vietnam, tailor-made by their friends at So Foot, the magazine that has once been described by Voxpop as « a punk football magazine which talks about football because it’s the rock’n’roll of the modern world ». Create a label. What for? « Because what really matters, it’s the journey ». With or without a map.