Jorge Martinez

Les hasards de la vie arrachent parfois l’artiste à sa terre d’origine. Loin de chez lui, il apprend à cohabiter avec la tristesse et la nostalgie. Son art en est souvent alors teinté, doucement contaminé.

Ce n’est pas le cas de Jorge Martinez. Le guitariste virtuose, originaire d’Argentine, a élu domicile au Québec en 1998. Depuis son arrivée, il s’efforce de nous transmettre, par le truchement de la musique, toute la beauté et la richesse de son pays. Et le résultat n’est ni triste, ni nostalgique!

La guitare voyageuse

Martinez invite le mélomane à un carnaval où la guitare est au centre des festivités. Explorant les territoires du nouveau flamenco, il s’amuse à naviguer entre les influences latines, pop et jazz.

Moins tourné vers l’Orient que l’était Cadensias (son opus précédent, paru en 2011), Carnaval n’en est pas moins une invitation au voyage et à la découverte. Des compositions originales (Transitions, Toi, December) côtoient quelques grands classiques: Hasta siempre, de Carlos Puebla et Manha de Carnaval, incontournable dans les circonstances…

Mais Jorge Martinez ne fait pas la fête seul. L’aventure s’en trouve enrichie! À ses côtés, on trouve Carlos M. Martinez (guitare, voix), Sébastien Pellerin (contrebasse, basse) et Miguel Medina (percussions).

Et une fête n’est pas réussie sans quelques invités-surprises : la chanteuse Geneviève Jodoin, le contrebassiste Michel Donato et le chanteur flamenco José « Chele » Lumbreras sont des réjouissances.

Tous au Carnaval!

Katerine Verebely - Espace Musique, Radio Canada

Flamenco guitar masters Paco de Lucia and Jorge Martinez will play the Centennial Concert Hall July 5.
Tickets go on sale Wednesday for $55 and $85 at Ticketmaster.
Martinez is an Argentine who currently lives in Montreal, while de Lucia comes from a family of Spanish musicians: his father is guitarist Antonio Sanchez and his brothers are Ramon and Pepe, guitarist and singer, respectively. - Winnipeg Free Press

(Chicoutimi) Il a une tête de pirate repenti avec ses cheveux longs et son sourire équivoque. Inconnu lors de son premier passage au Festival international des Rythmes du Monde, en 2009, Jorge Martinez s'était taillé un tel succès que son retour constituait une formalité. Il restait à voir si le charme opérerait encore, ce qu'il a été possible de vérifier samedi soir, sur la scène dressée à l'angle des rues Racine et Bégin.

À son arrivée à 19 h 30, le centre-ville de Chicoutimi n'avait pas fait le plein de visiteurs. Il y avait de l'espace entre les spectateurs, mais ce n'était qu'une question de temps avant que ça foule pour la peine. C'est un privilège, en effet, que d'entendre un guitariste de ce calibre, capable d'amener des milliers de paires d'oreilles à n'écouter que le son provenant des cordes de l'instrument, à se laisser hypnotiser par le mouvement diaboliquement agile de ses doigts.

Parfois, c'est avec une main légère que Jorge Martinez aborde ses compositions. Dans Playa Blanca, par exemple, il travaille à la manière d'un orfèvre, tricotant une trame finement ciselée après avoir proposé un joli duo avec Carlos M. Martinez, autre guitariste d'exception.

Le Québécois originaire d'Argentine aime aussi les superproductions, les pièces qui jouent sur plusieurs tableaux, comme Hasta Siempre, son hommage à Che Guevara. Ça commence tranquillement, avec un chant poussé par les deux Martinez, aux voix élégamment étouffées. Puis viennent les guitares, nerveuses, irrésistibles. Les cordes sont torturées avec délectation jusqu'à l'intervention finale, portées par des voix gutturales.

Jorge Martinez a aussi exécuté un flamenco très relevé, après avoir demandé à la foule de faire des palmas. Elle a si bien claqué des mains qu'il l'a récompensée en se fendant d'un solo aux accents arabisants, un morceau de bravoure comme lui seul peut en offrir. Ce n'est pas pour rien qu'on l'a chaudement applaudi lorsqu'il a fermé les livres, sur le coup de 21 h. Pas besoin d'être un érudit pour reconnaître que ce musicien est un grand, dans la lignée d'un Manitas de Plata. - Le Progrès

..." the flamenco strums of Jorge Martinez—a guitar whiz who’d relocated from Argentina to Montreal some nine years ago.
As advertised, Martinez delighted the overflowing tent crowd to the spellbinding passion and zeal of South American music. From his strings came great bursts of emotion, as well as the interior sight of sensitive artistry. Joined by the vocals and rhythm guitar of Carlos M. Martinez, the two wowed the audience throughout their set. The passion was so great, in fact, that halfway through the set Mother Nature saw fit to regale it high winds and heavy rain. As festival goers outside ran for shelter, those of us lucky enough to have staked a spot inside took in the Argentinean storm with sheer delight.." - All about jazz

"Le flamenco exprime une gamme d'émotions à la fois subtiles et fortes, explique Jorge Martinez. Quand je prends ma guitare, les gens sentent bien que je suis ailleurs...et, tout ce que je souhaite, c'est les y amener.
..La musique de Jorge s'inscrit bien dans la tendance actuelle...Un désir d'authenticité, une résistance des publics aux articices faciles?
...Des musiques qui ont une âme, comme un patrimoine à la fois unique et universel, dans lequel Jorge Martinez puise, qu'il invente, qu'il réinvente...et qu'il partage avec une chaleur et un talent remarquables." - Éric-Olivier Dallard, rédacteur en chef, Journal ACCÈS

Robert Giguère, propriétaire de l'établisement, ne tarit pas d'éloges à propos de l'artiste: "Au cours des années on en a vu passer des artistes au Bourbon!, lance-t-il...Jorge est unique et extraordinaire. Après tant d'années à côtoyer des artistes, on finit par savoir détecter le talent, la passion et le professionnalisme...Jorge Martinez posséde tout cela!
Si sur disque Jorge Martinez séduit comme rarement un artiste sait le faire, l'intensité qu'il propose sur scène demeure exceptionnelle!.." - Érici-Olivier Dallard, Journal ACCÈS