MALOUMA
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MALOUMA

Nouakchott, Nouakchott, Mauritania | INDIE

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"Awards for World Music 08"

Largely desert and little known to the outside world, Mauritania is that vast but sparsely populated country between Senegal and Morocco. Its traditional music is dominated by the Moorish iggawen caste (the local equivalent of griots or jelis) and it's from this background that Mauritania's most successful musician Malouma Mint Moktar Ould Meïddah comes. Malouma for short.

Malouma grew up in the rural Trarza region of South West Mauritania, and at the age of six began learning to sing and play the ardin (the ten-stringed Mauritanian harp) under the tuition of her father, a prominent musician/poet. Despite being steeped in tradition, he encouraged her to have a broad, outward-looking approach to music, and she thus discovered other African and Arab music as well as Western pop ­ in particular the blues. All these styles would later inform her song writing, which began when she was 16. Her lyrics dealt with subjects like love and divorce from a woman's perspective ­ something unheard of in such a conservative Muslim country ­ so she attracted controversy. However, her artistic career faltered when she disappeared into a marriage. Add to that the fact that her music was banned by Mauritania's military government during the early 1990s, partly because of her public support for reconciliation between Mauritania's long-divided black and Moorish communities.

Fast forward to 2007. In January, Malouma becomes one of a handful of Mauritania's female senators, and in March the first fully democratic elections in her lifetime are held. In May, her third internationally released album Nour gets a mixed critical response. There are grumblings from some about an intrusive French rock guitarist and a foray into reggae.

But Malouma is used to criticism and is determined to use her newly raised profile to continue to fight for what she thinks is right, which includes raising the profile of Mauritania's vanishing traditional music. As she told journalist Rose Skelton in a recent interview: 'I waged my fight as an artist, using music, and today I feel that I must continue my combat. But it's going to be an official fight; now I have a stronger position with the authorities, this is a chance for me to have a stronger position in the fight.'

Jon Lusk
- BBC


"Malouma fait bouger la société en chanson"

Malouma vient de sortir son troisième album : Nour (Marabi). Des mélodies et rythmes de Mauritanie mixés au rock et au blues : la star mauritanienne, qui est auteur-compositeur-interprète, dévoile toute sa sensibilité dans des chansons qui sont aussi des messages, dans la tradition des musiciens d’Afrique.

Interdite d’antenne pendant des années, à cause d’une chanson politique, Malouma a de nouveau retrouvé droit de cité dans son pays. Mieux : elle est désormais sénatrice. La politique, elle peut désormais la faire en mots, et pas seulement en chansons… Rencontre à Paris, à l’occasion de la parution de son album, Nour.

Afrik.com : est-ce difficile pour une femme de s’affirmer comme chanteuse en Mauritanie ?
Malouma :Non, ça n’est pas difficile : en Mauritanie, comme ailleurs en Afrique, il y a des familles de musiciens. Moi je viens d’une famille d’artistes : mon père et ma mère sont des musiciens. Mon père joue de la tidinit (guitare proche du guembri, ndlr), ma mère jouede l’ardin (petite harpe, ndlr). J’ai grandi dans une famille où tout le monde chantait !

Afrik.com : Vous êtes la première artiste à avoir apporté de la modernité dans la musique mauritanienne. Qu’est-ce qui vous a poussée à explorer cette voie ?
Malouma :J’ai débuté ma carrière très tôt. Et j’ai senti tout de suite que la musique mauritanienne était installée dans une certaine routine : c’est le propre de beaucoup de musiques "traditionnelles", qui sont un peu figées. J’écoutais beaucoup de musique occidentale, et j’ai eu envie d’apporter d’autres sons à la musique mauritanienne, tout en respectant sa couleur et sa tradition.

Afrik.com : Quels types de musique occidentale écoutiez-vous ?
Malouma : Mon père écoutait beaucoup de musique de tous les pays du monde, grâce à la radio. Il était branché sur la BBC, sur France Inter, sur des radios égyptiennes. J’ai été nourrie, musicalement, avec des artistes aussi différents que Oum Kalthoum, Abd el Halim Hafez, Manu Dibango, Miriam Makéba, ou Lambara Kamara. Et côté musique occidentale, on entendait à la radio Jacques Brel, Claude François, Mireille Mathieu,…

Afrik.com : Vous avez été interdite d’antenne pendant plusieurs années. Pouvez-nous nous raconter pourquoi ?
Malouma : J’ai été censurée à cause de mon point de vue sur la politique. En 1992, j’ai fait une chanson pour l’opposition, en hommage à l’un de ses leaders : "Habib echaâb" (l’ami du peuple, ndlr). Mais il y a des mots qui dérangent, et le gouvernement a décidé d’interdire cette chanson, et de m’interdire des ondes. Ca a duré jusqu’en 2003, date à laquelle une manifestation populaire a réuni 10.000 personnes qui demandaient que je revienne dans les médias.

Afrik.com : Vos chansons sont toujours chargées de messages : chanter, pour vous, c’est un engagement ?
Malouma : Oui toutes mes chansons ont un sens, et c’est sans doute pour cela qu’elles ont plu aux Mauritaniens : je parle des problèmes sociaux qui affectent le peuple. Avant, la chanson mauritanienne traditionnelle chantait la poésie classique : Antar, el Moutannabi, la Qasida, la louange du tribalisme… Ca ne parlait pas à la société. Dans mes chansons, j’aborde des questions comme l’émigration, les droits des femmes, la tolérance religieuse,…

Afrik.com : Quel en est l’impact sur la société ?
Malouma : Je crois que les artistes peuvent faire bouger les sociétés. Par exemple, au début, j’ai eu beaucoup de problèmes, parce que je chantais une chanson à la télévsion où je disais "habbeytou" (je l’ai aimé), et les gens étaient choqués parce que j’étais une jeune fille : dans la chanson arabe, une jeune fille ne chante pas l’amour de cette façon. Je chantais beaucoup de thèmes qui étaient tabous alors, et qui ne le sont plus. - Afrik.com


"Malouma Mint Meidah, la «chanteuse du peuple» médaillée de l’Ordre de la Légion d’Honneur !"

Elle est d’une disponibilité sans pareille nonobstant sa renommée nationale et internationale. Elle, c’est Malouma Mint el Moktar Ould Meidah. Depuis des années, la douce voix de la «chanteuse du peuple» a bercé et continue de bercer plusieurs générations de la Mauritanie et du monde.

Chanteuse engagée pour des causes humaines, Malouma n’a pas hésité de prêter sa voix aux hommes et aux femmes qui se battent pour la justice sociale en Mauritanie.Un geste qui n’a pas été appréciée du tout par les dirigeants d’alors.

Et par conséquent, ils lui ont fait subir beaucoup d’injustices. Mais aujourd’hui, la justice est «rendue au niveau international», selon le président Ahmed Ould Daddah. «Musicienne qui innove, compositrice inspirée, chanteuse ancrée»

Dans son discours de circonstance, Michel Vandepoorter, l’ambassadeur de France, annoncera la couleur de la cérémonie :

«Nous sommes réunis ce soir (jeudi dernier) autour de vous, Madame la Sénatrice, pour une cérémonie solennelle, mais aussi, chère Malouma, à notre grand plaisir, pour une soirée consacrée à la musique. Une cérémonie solennelle, parce qu’en reconnaissance du rayonnement de votre œuvre artistique, de votre engagement dans la promotion de la culture mauritanienne et de votre action politique, le Président de la République sur proposition de cette ambassade, a décidé de vous nommer chevalier dans le plus prestigieux des ordres français : l’Ordre de la Légion d’Honneur».

Et Son Excellence Michel Vanderpoorter de poursuivre : «Le vif plaisir me revient aujourd’hui de procéder à la remise des insignes de l’Ordre. Pour nous, Français, attentifs aux personnalités qui par leur courage, leur volonté et leurs talents font vibrer les cœurs et bouger le monde, votre parcours paraît en effet exemplaire.

Musicienne qui innove, compositrice inspirée, chanteuse ancrée dans la tradition mais aussi tournée vers la modernité, femme politique engagée dans de beaux combats, ce parcours semble s’inscrire dans une double tension entre l’action et ce retrait que nécessite la création, entre l’attachement à la tradition et l’aspiration vers la nouveauté. Votre simplicité et votre modestie sont connues. Qu’elles me permettent toutefois de retracer brièvement les étapes de votre carrière et de vos engagements».

«Malouma, fille d’une sommité de l’art musical traditionnel»

Sur la même lancée, il a retracé la carrière de la musicienne- sénatrice en ces termes : «Malouma Mint el Moktar Ould Meidah, vous êtes née à Mederdra, dans le Trarza, au sien d’une famille de griots. Votre existence semblait d’emblée tracée.

Fille de Moktar Ould Meidah, une sommité de l’art musical traditionnel, mais aussi poète émérite, vous êtes aussi la petite fille de Mohamed Yahya Ould Boudane, autre virtuose du verbe et de la tidinit cette guitare traditionnelle qu’utilisent les griots. Vous grandissez à Charrat, après de Mederdra, où vos parents vous enseignent les bases du jeu sur la harpe traditionnelle, l’ardîne. Vous commencez très jeune à chanter, mais, vous attendrez d’avoir douze ans pour vous produire en public»

«Votre geste honore toute ma profession, mon pays…»

Pour sa part, Malouma Mint Meidah, récipiendaire de l’Ordre de la Légion d’Honneur a exprimé toute sa joie : «Permettez-moi de m’adresser à vous ce soir après avoir reçu la légion d’honneur. Cette réception de l’Ordre de la Légion d’Honneur est immense plaisir pour moi que je souhaite partager avec vous tous et tous mes amis.

Je tiens ici à adresser mes vifs remerciements à S. E. M. Ambassadeur et, à travers vous au Président de la République française, à S.E.M. Nicolas Sarkozy ainsi qu’au peuple français. Je souhaite pour garder toujours toute la dignité de grande distinction et être la hauteur de vos attentes. Excellence, M. l’Ambassadeur, Mme et M, permettez-moi enfin de vous dire que votre geste honore toute ma profession, mon pays et la culture mauritanienne. La distinction me va droit au cœur»

Réaction du présid - E-Mauritanie


"Malouma, griote miraculeuse"

Par DAOUDI BOUZIANE
Tunique traditionnelle, voile jeté sur les cheveux, Malouma Mint Moktar Ould Meidah (soit Malouma Fille de Moktar Fils de Meidah) s'assied sur une chaise, prend son ardin, la kora des Maures, et entame une psalmodie. Une douce litanie, lancée d'une voix chaude légèrement écorchée, qui évoque une passion mythique : «Tu nous as brûlés ô assassine/Tu as brûlé notre regard pour les autres fem mes/Tu nous as tellement con sumés/Que nous ne sommes plus que charbon.»

Sans pudibonderie. Le chant de Malouma perpétue le lyrisme extrême de la poésie de l'Arabie antique, d'où partirent dès le XIIIe siècle les tribus hassan pour essaimer en Afrique du Nord, des confins du Sahara jusqu'aux rivages de l'Atlantique. La jeune femme chante en hassania, la langue arabe de Mauritanie, où le racisme, le patriarcat radical et un code de l'honneur rigoriste ne favorisent guère le changement social. Mais Malouma, née il y a une quarantaine d'années dans le Trarza, région du sud-ouest du pays, vit avec son temps depuis qu'elle a chanté adolescente Habibi habeytou («J'ai aimé mon amoureux»), où une jeune femme conte sa passion pour un homme, sans détours ni métaphores.

Une première dans un pays où la pudibonderie constitue l'une des règles les plus stri ctes de la société. L'interprète mauritanienne ouvrait là une brèche, où n'allait pas tarder à s'engouffrer la nouvelle génération des chanteurs, au grand dam des gardiens du temple de l'amour courtois et du sentiment allusif. Une tradition entretenue depuis des siècles par les iggawen, caste des aèdes musiciens, seuls autorisés à faire de la musique dans un pays aux classes fortement cloisonnées.

Le père de Malouma, Moktar Ould Meidah, est un célèbre griot, alors que son grand-père, Mohamed Yahya Ould Boubane, s'est illustré dans la poésie chantée et l'art du tidinit, petit luth interdit aux femmes, à qui est réservé l'ardin. Leur clan chantait la geste des Oulad Ahmed Ben Deman, émirs du Trarza qui disputaient à la France le contrôle du fleuve Sénégal quand elle occupa la Mauritanie dès 1898, avant d'en faire une colonie en 1905.

Tradition familiale. Dès ses 5 ans, Malouma assimile la tradition familiale pour devenir dix ans plus tard une griotte accomplie en commençant à se produire parfois seule sur scène où elle accompagnait jusqu'ici ses parents. Elle écoute aussi les vents forts qui soufflent du Caire, par les voix d'Oum Kalsoum ou d'Abdelhalim Hafez, de Beyrouth par celles de Fairouz et de Sabah, sans compter le blues, si pro che de sa musique. La jeune fem me compose des chansons prisées des jeunes filles, mais elle a déjà l'âge de se plier à la tradition, avec le mariage arrangé, dès l'adolescence.

Malouma allait faire son retour sur scène à la fin des années 1980 avec un répertoire nouveau : des chants refusant l'ordre établi, marqués par deux souvenirs, celui de l'accueil obséquieux de l'émir du Trarza quand il venait dans sa tribu, et celui de son frère Hadramin, chanteur célèbre des années 1970 qui dut renoncer à sa dulcinée, fille d'une puissante famille, sous la menace. Le chant sensuel et véhément de Malouma, qui n'oublie pas de louer le Prophète, bouscule quelques tabous, concernant les inégalités sociales, le machisme, les rapports conjugaux.

Opposition. Quand la Mauritanie organise, en 1992, sa première élection présidentielle, Malouma chan te pour l'opposition, dans un pays où les griots glorifient instinctivement le pouvoir en place ­ alors que la Mauritanie se trouve au bord de l'explosion sociale et de l'affrontement entre Maures et Noirs.

Malgré son affirmation d'apolitisme, la chanteuse est interdite d'antenne et de concerts publics pendant dix ans. Seuls les centres culturels français et marocains lui gardent les portes ouvertes, alors qu'elle commence à parcourir les scènes internationales. Elle chante contre le sida, pour la vaccination des enfants, l'alphabétisation ou la promotion des femmes. Ses admirateurs l'appellent «la chanteu - Liberation (France)


Discography

Dunya (2006)
Nour (2007)
Ladies of Africa (2008) - Compilation

Photos

Bio

Malouma Mint Moktar Ould Meidah was born in the sixties in Mederdra (Trarza), into a family of griots. Her life seemed all mapped out. The daughter of Moktar Ould Meidah, a prominent traditional musician as well as a highly skilled poet, she is also the granddaughter of Mohamed Yahya Ould Boubane, another virtuoso of words and the tidinit (a small traditional guitar used by griots). She grew up in Charatt (a small town near Mederdra), where her parents taught her the basics of traditional harp (ardîne) playing.

She started to sing at a very young age, and performed for the first time at the age of 12, an age when tradition requires that the daughters of important families be already prepared for a 'responsible' life (marriage and self-sufficiency). She started to draw from the traditional repertoire that her parents, especially her father, had enriched. At the age of fifteen, she was already an accomplished griot, not only accompanying her parents but performing whole concerts on her own. At the same period, along with her father, she started to listen to songs by Oum Kalthoum, Adbel Hlim Hafez, Fairouz, Nasri Cherns, Dine, Sabah etc. And as she grew up she also discovered another musical style that was not far from the music she mastered: blues. She wrote small songs that were quite popular with young girls. But the weight of tradition pushed her into the fetters of marriage and conformism.

It took until the late eighties for her to appear on stage again in Mauritania. With a new repertoire, she brought about a true musical revolution among singers. Such pieces as "Habibi habeytou", "Cyam ezzaman tijri", "Awdhu billah"... disrupted the established order. Malouma was aiming to impose a style that drew from the purest tradition and modernised it. The research she undertook was centred on a successful blending of traditional and modern music, the latter providing its instruments and its approach, the first its rich repertoire. Malouma thus became a singer-songwriter, introducing a unity of theme in her songs (oughniya) and not refraining from broaching subjects that were more or less taboo such as love, conjugal life or inequalities.

In her commitment to encourage justice and equality in Mauritania, she involved herself in activist songs to stir people into action, singing for the AIDS campaigns, for the vaccination of children, for the elimination of illiteracy and for the promotion of women, among other things. While her music soon became popular among the youth (girls and boys), it was rejected at first by the dominating class (a few intellectual groups, griots opinion- and decision-makers. She was introducing too many things at once: the evolution of both customs and culture, even questioning the traditional social order and giving artists an importance they had not had before.

In all these years denouncing inequalities, oppression and injustice, she has become 'the singer of the people' (mutribatou echa'b). For all her commitment, she has not forgotten her prime goal, her musical research, toopen Mauritanians to the outside world and to make foreigners discover the treasures of her country's national heritage. "Rasm", "Jraad", "Tchaa'i", "Gnâni", "Nouka"... and many more "achwaar" (traditional pieces) are reinterpreted and reinvented. Malouma has gone even further, trying to harmonise traditional pentatonic Mauritanian music with other folk music forms, notably blues. She has met a group of young Mauritanian musicians, the Sahel Hawl Blues, and they have soon tied bonds. Driven by the same concern to be both rooted in traditional music and open to modern westernmusic the band, made up of ten young musicians, has integrated all the components of modern-day Mauritania: rich inspirational sources and multiple cultures (Moorish, Fulani, Toucouleur, Soninke, Wolof, Haratin...).

Malouma is a national pride and an example, and she has many followers. For that matter, the griot-artist community has finally ack