Random Recipe
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Random Recipe

Montréal, Quebec, Canada | Established. Jan 01, 2010 | SELF

Montréal, Quebec, Canada | SELF
Established on Jan, 2010
Band Pop Hip Hop

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"Random Recipe, toujours en mouvement"

Random Recipe, toujours en mouvement
Benoit Valois Nadeau

Josie Desmarais/Métro Frannie Holder, Liu-Kong Ha et Fabrizia Di Fruscia
Entre deux tournées en Amérique du Sud et en Europe, les membres de Random Recipe poseront leurs valises au Théâtre Corona demain, le temps d’enfin présenter leur troisième album, Distractions, au public montréalais.

Un bref retour à la maison pour les membres du trio hip-hop, qui sont peut-être les plus grands voyageurs de la musique québécoise à l’heure actuelle. Mais aussi une occasion de rassembler toutes celles (car, oui, ce sont très majoritairement des femmes) qui ont participé à la création de Distractions, lancé en mars dernier.

«Tout le monde qui nous a aidées et entourées au cours des 10 dernières années va être là. Sans le vouloir, on a réussi à consolider la scène hip-hop féminine au Québec», explique la chanteuse et guitariste Frannie Holder, quelques heures seulement après avoir débarqué de l’avion qui ramenait le groupe de Colombie.

«C’est un autre rêve qu’on réalise. C’est tellement cool!, poursuit Fabrizia Di Fruscia, l’autre voix du groupe, nullement affectée par la fatigue du voyage. Il va y avoir une ambiance de festival on stage, des collabos, des trucs dont on n’a aucune idée de comment ça va sonner! On travaille encore à des trucs de dernière minute. Est-ce qu’on est stressées? Oui et non. Parce que ça fait 10 ans qu’on est dernière minute! On ne sera pas parfaites, mais ça va nous ressembler.»

Ce qui est sûr, c’est que, comme sur l’album, il y aura beaucoup d’énergie et une forte présence féminine: Marie-Pierre Arthur, la bassiste Rhonda Smith, qui a notamment collaboré avec Prince, le duo Heartstreets, Sarahmée, Naya Ali, Tali de Nomadic Massive et Giselle Numba One seront de la partie.

«C’était un devoir, répond Frannie Holder lorsqu’on lui demande si la présence de toutes ces musiciennes sur Distractions était planifiée ou le fruit du hasard. C’est ce qui nous a donné envie de faire un troisième album. On était fatiguées pour plein de raisons et on s’est demandé si on continuait.»

«Une des grandes raisons pour laquelle je ne voulais pas que ça arrête, c’est parce que moi, en grandissant, je n’ai pas eu beaucoup de modèles féminins qui nous ressemblaient : forts en gueule, mais aussi capables de vulnérabilité, avec attitude punk en spectacle.»

«C’est facile de faire ce qu’on fait quand on a 22 ans. C’est plus difficile à 32 ans d’écrire de la musique aussi festive, sinon plus, qu’avant, mais on peut y arriver en le faisant de façon mature et authentique par rapport à ce que nous sommes devenues.»

«J’ai réalisé que je n’avais pas dit tout ce que j’avais à dire avec ce groupe. Il y a tellement d’autres sons à explorer, tellement d’autres d’artistes à rencontrer et de territoires à parcourir.» –Frannie Holder, membre de Random Recipe, sur les raisons qui l’ont poussée à poursuivre l’aventure avec le groupe, qui s’est grandement remis en question après le départ de son guitariste et claviériste Vincent Legault en 2015.

Voyage voyage
Après avoir fait le tour du Mexique et de la Colombie au mois de septembre, Random Recipe prendra en octobre le chemin de la France et de l’Italie, avant de mettre le cap sur l’Australie et le Pérou en novembre.

Ça fait beaucoup de Miles Aeroplan en vue. Une bougeotte nécessaire à plusieurs points de vue : financier d’abord, parce qu’elle permet de multiplier les publics (essentiel lorsqu’on chante en anglais au Québec), mais aussi artistique, car elle permet d’alimenter le processus créatif du trio.

«Pour notre dernier album, tourner en Amérique du Sud [où le groupe se produit depuis plusieurs années] nous a donné envie de pousser l’aspect percussif du band, explique Frannie. On a décidé de miser sur les voix, les mélodies vocales et les percussions. C’était une façon de s’émanciper des claviers intenses qu’on avait sur le deuxième album, qui avait un son plus nord-américain ou européen.»

«La barre est souvent beaucoup plus haute pour nous quand on se compare à du contenu qui vient d’ailleurs plutôt qu’à du contenu québécois, poursuit-elle. Pas parce que l’offre est moins bonne ici, mais parce que dans le genre de musique qu’on fait, très hybride, il n’y a pas grand-chose d’autre au Québec.»

«La tournée, c’est une belle occasion pour bâtir des expériences, des contacts avec les gens, raconte Fab, qui manie à merveille le steel drum sur Distractions. On n’est pas deux filles qui attendent dans le backstage, on y va, on sort!»

«Les moments les plus toughs d’une tournée sont souvent les plus drôles. Au lieu d’être grognonnes et de chialer toute la journée, on se met en mode Amazing Race! On se dit que c’est une aventure.»

«Il n’y a rien de plus cool que de savoir que ton son, ta musique et tes paroles touchent le monde. Que ce soit dans un bled perdu dans un autre pays, sur un gros gros stage ou dans un bar au Québec, lorsque les gens dansent et pleurent sur ta musique, je pense que la réussite est là. Et dans rien d’autre.»



Résolument féministe

Très dansant, Distractions renferme aussi plusieurs prises de paroles féministes, à commencer par la cinglante Hey Boy, véritable claque au visage des adeptes du patriarcat.

«J’ai été surprise par la résistance de tellement d’hommes autour de moi sur certains aspects du féminisme qui allaient de soi selon moi», dénonce Frannie, qui s’est notamment prononcée pour la parité hommes-femmes dans les festivals de musique.

«Je ne peux pas croire que les gens adhèrent réellement aux arguments contre la parité. Que les gens croient vraiment que l’offre serait moins bonne… Faudrait que tu sois un peu plus curieux, mon boy!»

Lors de ses nombreuses tournées, le groupe a pu constater que la scène musicale québécoise a encore du chemin à faire.

«Au Chili, par exemple, il y a beaucoup de festivals par des femmes et pour des femmes, ou des événements paritaires. Mais quand on regarde l’histoire de la musique locale, on comprend que leur Félix Leclerc, leur Gilles Vigneault, c’étaient des femmes dans les années 1970. C’est pour ça que 40 ans plus tard, les femmes n’ont plus à se battre pour prouver leur pertinence ou leur capacité à écrire leurs chansons elles-mêmes.»

Mais les choses commencent à changer ici aussi.

«Entre 2016, lorsqu’on a commencé à réfléchir à l’album, et maintenant, il y a déjà un grand changement dans la façon dont les gens nous abordent, observe Fab. Tu peux tranquillement être toi-même et les gens te respectent. Les techniciens, au lieu d’aller voir seulement les dudes, viennent nous voir pour nous demander ce dont on a besoin. Ils font plus attention à notre présence.» - Métro


"UNA FRESCA Y CRUDA CHARLA CON RANDOM RECIPE"

Una fresca y cruda charla con Random Recipe
Por Francisco Reyes / @warsawx

Ser una banda independiente que tiende a desafiar los estándares de la industria musical no es tarea fácil, y Random Recipe lo sabe. Con 10 años de trayectoria, esta banda proveniente de Montreal ha tenido que luchar para lograr sobresalir con su sonido ecléctico, mezcla de hip hop, rock alternativo, trip hop y cualquier cosa que se les ocurra.

Distractions, su cuarto álbum recién lanzado, fue financiado por los fans a través de Indiegogo y ahora, la banda integrada por Fab, Frannie y Liu-Kong, se encuentra en el proceso de promocionarlo alrededor de todo el mundo, a través de apariciones en festivales de música y sus habituales conciertos gratuitos improvisados.

Aprovechando su reciente visita a la Ciudad de México, nos sentamos a platicar con Fab y Frannie para conocer más sobre sus dificultades a la hora de componer, ser una banda independiente y el panorama actual del hip hop.


F: Me llama mucho la atención la gran cantidad de géneros musicales que mezclan, así que me gustaría saber ¿cuál es la regla principal que siguen al momento de componer música?
Frannie: Que si nos gusta a los tres la canción, es buena.

FAB: Los tres escuchamos estilos de música super diferentes, entonces si hacemos una canción, que a los tres nos guste. Por ejemplo, a veces a mí me gusta algo que vaya por un lado de hip hop, a Frannie le gusta algo que vaya por el trip hop o el pop y al baterista le gusta siempre tocar, porque si no toca, se aburre. Si los tres encontramos algo que nos gusta, ya estamos en el buen camino para una canción. Y no tenemos un género, siempre decimos que Random Recipe es un grupo sin género, que es un grupo más híbrido. También tocamos mucho con los instrumentos que tenemos, no estamos todo el tiempo con los samples y es siempre todo más orgánico.

F: Mencionas que tienen personalidades y gustos muy distintos, así que la composición a veces debe ser un poco difícil, pero ¿en qué cosa pueden estar siempre de acuerdo los 3?

Frannie: En el corazón. Tiene que tener balls. Es importante pelearse para escribir una buena canción, porque si son sólo mis ideas o las suyas queda “ok”, pero si ponemos las ideas juntas queda mejor. Creo que la regla es escucharse.

FAB: Compromiso. Compromiso con las orejas y el corazón. Conocemos mucho de los gustos y personalidades de cada uno después de 10 años, así que el respeto es algo fundamental.

F: Y en cuanto a la composición de “Distractions”, ¿cuál fue el mayor reto que enfrentaron?

Frannie: Saber por qué hacer un tercer disco (risas). Cambió mucho la industria entre los dos últimos discos y también nosotros; en la vida de cada uno pasaron muchas cosas y nos preguntamos ¿seguimos o no? Creo que empezamos el álbum 5 veces porque “aaagh, no es esto, no es esto”, pero la última vez era la buena. Fue bueno tener una visión externa de los colaboradores en el álbum, porque después de 10 años juntos a veces no sabes para donde seguir.

FAB: Y también la industria te pone mucha presión. Es como que, para un grupo de 10 años sólo hacer 3 álbumes, para la gente de ahora no es mucho, pero para nosotros era calidad y no cantidad. Esperar 4 años antes de escribir uno nuevo fue de muchas reflexiones que no eran tan fáciles. Tuvimos que estar casi al punto más bajo del grupo para después reflexionar sobre la identidad del grupo y la importancia de seguir. Estuvimos una semana en LA en 2016 para crear, pero ocupamos esa semana para conectar; tomamos, nos emborrachamos y charlamos mucho de la vida.

Frannie: Y del por qué. Porque no es fácil ser músico en el 2018. Cuando tienes 22 años, estás viajando y haciendo música y es chill, pero cuando tienes 31 ó 32 y ves a tus amigos y novia que tienen trabajos más importantes y tú sigues haciendo música, debes saber por qué lo quieres hacer. Por eso se fue uno de los chicos del grupo, porque no pudimos conectar.

F: Mencionan un cambio en la industria. ¿Cuál fue el mayor cambio al volverse una banda independiente?

Frannie: Yo me siento mejor ahora al ser independiente porque me siento como si estuviera manejando el auto. Pienso que la industria, las disqueras y todo esto tienen sólo una manera de funcionar, que es poner a todos los artistas en el mismo molde con el mismo modelo de marketing, pero cada grupo tiene un público diferente y una manera de ver el éxito muy diferente. Ahora me siento mejor porque podemos hacer conciertos donde queremos y hacer las colaboraciones que queremos. Tenemos el dinero también y lo ponemos donde queremos. Y vemos el dinero, que es algo que nunca sucede cuando tienes una disquera. Viene con sus dificultades también, pero por eso somos responsables de nuestras decisiones y acciones.

FAB: Sentirse así de libre es como debe sentirse un artista. Libre y con confianza. Y lo más interesante cuando hicimos la campaña de Indiegogo, fue ver cómo las disqueras no toman riesgos, ya que sólo calculan los likes que tienes, las vistas en Youtube y todo lo que son números, pero ninguno te va a dar dinero para hacer algo que TÚ quieres hacer porque TÚ, artista, crees que será buena idea. Sin embargo, la gente pagó por un álbum antes de saber qué era lo que íbamos a hacer y vimos que no sólo era una persona, sino miles con los cuales contamos como apoyo. Vimos que sí se puede ser independiente. Vamos a donde queremos ir sin prisas y sin estrés.


F: Siento que esta libertad siempre ha estado presente en la banda, sobre todo en los conciertos improvisados que realizan. ¿Cuál es la importancia de seguir realizando este tipo de shows?

Frannie: Para mí hay algo muy artístico en esto, porque cuando tocas en un festival es como que cada banda hace sus cosas y ya, pero cuando lo haces en un lugar diferente o diverso, la música toma otra forma y es muy interesante. Cuando tocas en un parque y hay niños que juegan afuera, es muy diferente a cuando tocas en un escenario típico. Además nos da más flexibilidad para hacer colaboraciones con, por ejemplo, bailarines o artistas visuales. También es una forma de conectar con la gente sin divisiones entre escenario y público.

F: En cuanto a sus influencias, estoy seguro que hay miles, pero una que es muy clara es la del hip hop, así que me gustaría saber ¿cómo han visto el cambio de este género musical dentro de la década que llevan ustedes como banda?

Frannie: Igual que como la industria, como una montaña rusa. Lo que es interesante ahora es que hay mucho más mujeres que había cuando empezamos nosotras. También hay una mayor inspiración de otro tipo de música; si piensas en alguien como Kendrick Lamar, sus influencias son muy largas. También en los jóvenes hay una actitud muy punk en lo que hacen. Hace 10 años, no era tan político; era muy político en los 90’s, después en los 00’s era como muy divertido y comercial, y ahora de nuevo está comenzando a tener un mensaje político. Y no sé en México, pero en Montreal, el hip hop suena en la radio y es la nueva cultura pop.

FAB: Pienso que es un ejemplo muy lindo de la fuerza de la música, como yo estoy segura que antes era la misma cosa con el rock. Es igual a la revolución que tuvo el rock como desarrollo de algo político, racial y lo que sea. En los años dos mil, para mí era importante el hip hop porque, de repente, las compañías querían apoyar a los raperos y lo sacó de la calle. El hip hop se convirtió en el nuevo pop y por eso tenemos oportunidad de escuchar lindos mensajes dentro de él.

F: Para mí, uno de los mayores cambios que ha tenido el hip hop es la apertura en cuanto a cuestiones de género y diversidad sexual. ¿Cómo piensan que se desarrollarán estos temas dentro del hip hop en los próximos 2 ó 3 años?

Frannie: He estado trabajando con muchos chicos de unos 15 años en estos meses y parece que todos son bisexuales, sin género y muy abiertos. No quiero decir que es una moda, pero parece que se ha vuelto su norma al lograr ser una reivindicación de lo que hicieron sus padres porque saben que lo hacen mejor que ellos, quienes eran homofóbicos y todo eso, así que ellos saben que tienen razón de ser así de abiertos. Entonces, si los jóvenes están claros de lo que están defendiendo, por supuesto que en la música se va a reflejar y más y más de los superstars van a adoptar estos tipos, que no sólo hablan del género y la diversidad sexual, sino que lo son.

FAB: Como los hijos de Will Smith, por ejemplo.

Frannie: Exacto. Y cuando empezamos a hacer música, las dos no queríamos hablar de nuestra orientación sexual porque sabíamos que si decíamos “somos lesbianas”, todos los periódicos iban a decir “ah, las cantantes lesbianas que…”. Ok, soy lesbiana, pero la gente que no es lésbica puede escuchar mi música y no tiene nada que ver. Hoy no me da miedo hablar de esto porque yo no estoy escondida en mi vida y en los medios ya se puede hablar sobre el tema.

F: Y por último, ya que el nombre de la banda es Random Recipe, ¿qué platillo de comida sería el equivalente al sonido de la banda?

Frannie: Ufff (risas) un buffet (risas).

FAB: (risas) No sé, ¿qué sería? (pensando) ¿podríamos decir un tipo de sushi?

Frannie: ¡Yo quería decir sushi también! (risas)

FAB: Es fresco pero también crudo. Alrededor le puedes poner algo o no, y en el interior hay varios ingredientes que no son una mezcla como una sopa, sino que están bien definidos. Y si lo quieres más picante, le pones picante. - FILTER Mexico


"El lado tropical de Montreal: Random Recipe"

El lado tropical de Montreal: Random Recipe
Tuvimos una larga e interesante plática con la agrupación canadiense

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Fotografías por César Oria – Entrevista por: @heyaldo_
Pareciera que son ellas las que me están dando la bienvenida a México. Fran y Fab, integrantes del grupo Random Recipe, entran y me saludan con efusivos abrazos y hasta dobles besos, uno en cada mejilla. Fab luce como una gitana moderna, con brillantes aretes y anillos, lleva el pelo rapado a los lados y unos rizos trigueños se abultan en la parte superior de su cabeza. La Fran, como le dice Fab, viste ropas holgadas y de tan rubia parece tener brillo propio.

Me piden que platiquemos afuera, que hace un día increíble pues en su natal Canadá escasea el sol, su luz y su calor. Mientras Fab acomoda dos largos bancos de metal en el jardín de la delegación de su natal Quebec en nuestro país, me dice que llegaron hace un par de días a nuestro país y que una torrencial lluvia con granizo incluido las recibió. Les explico que la primavera mexicana obliga a salir con paraguas y lentes oscuros.

Venía preparado para entrevistarlas en inglés, y hasta a aventurarme con mi torpe francés, pero hablan perfecto español. En sus discos anteriores se les puede escuchar rapear y cantar en inglés, francés, italiano y español, pero este último en particular les resulta casi natural, apenas si se percibe un acento en sus palabras. El sol nos tiende un cálido abrigo y la primera pregunta que suelto es acerca de los tonos tropicales y latinos que resaltan en su nuevo disco.

Fran: Distractions (2018) es más vibrante, orgánico y hasta caliente, tenemos percusiones y texturas. Nos sentimos muy bien con el resultado porque fue muy difícil hacer este álbum, tres veces tuvimos que empezar de nuevo.

Fab: Es que antes teníamos otra formación, empezamos cuatro y luego del segundo álbum se salió el guitarrista. Las dos estábamos escuchando entre hip hop, trip hop y lo que tocamos era muy diferente de lo que escuchábamos. Nos gustaba mucho Portishead, con todos sus arreglos súper complejos, también todo lo que hacía Snoop Dogg con el hip hop de la costa oeste. Y no estábamos haciendo lo que escuchábamos en nuestra cabeza.

Con el segundo álbum, el guitarrista, que él hacía los arreglos, empezó a introducir los teclados, pero faltaban las percusiones y teníamos que pensar en los conciertos. Entonces, en el tercero, por el hecho de que él no estaba en el grupo, regresamos a la combinación de tres integrantes y a la manera en que escribíamos las canciones al principio.

Yo siempre había tenido ganas de hacer algo con reggaetón y no fue sino hasta este disco que logramos hacerlo con ANXT en la que lo mezclamos con un poco de pop a la Anderson Paak, que no es el pop convencional.


Fran: Era muy importante para nosotras tener canciones que fueran divertidas en vivo, porque el disco anterior era muy bueno en estudio, pero en concierto era más electrónico y se sentía más pesado cada vez. El mes pasado estuvimos en Italia para hacer 28 conciertos seguidos y creía que iba a estar cansada y que no lo iba a querer hacer más. Pero no, queríamos seguir. La manager estaba pensando también que no íbamos a poder, pero nosotras le dijimos que nos diera unos días de descanso y que podíamos seguir. Cuando las canciones te apoyan, es mucho más fácil hacer presentaciones.

Asegura que una de las partes más complicadas en este proceso fue el elegir con quién habrían de trabajar para conseguir el sonido deseado. La combinación ganadora fue la dupla que hicieron los productores Philippe Brault y Marie-Hélène L. Delorme, mejor conocida como Foxtrott. Con el primero trabajaron sus discos anteriores y tomó toda la experiencia que las artistas han adquirido en una década de carrera, mientras que la segunda supo descifrar hacia dónde quieren ir en los años venideros.

Fab: En el ciclo del primer álbum era complicado porque no teníamos la experiencia, luego en el segundo había más integrantes y a pesar de que las canciones eran buenas no eran tan fáciles de digerir, no eran pop. Por eso este es el mejor porque es una mezcla de todo lo que ya hicimos pasados por diez años de experiencia.


Fran: Después de diez años te preguntas qué quieres hacer, qué quieres decir y cómo. Nos planteamos dejar la música, permitir el paso a los más jóvenes y dedicarnos a otra cosa. Pero decidimos seguir adelante con el grupo con la idea de que, si íbamos a hacer un tercer disco tenía que ser muy, muy bueno. Tenemos presente la idea de que si en pleno 2018, cuando hay tanto ruido y tanta oferta, haces un disco es porque tienes algo que decir.

Ambas son entusiastas de viajar. Aunque tienen un genuino amor a la música, pareciera una excusa para poder hacer las maletas cada vez que pueden y dejar atrás uno de los países más cómodos para vivir como lo es Canadá.

Fab: Lo que pasa es que, en Montreal, a pesar de que el gobierno da mucha facilidad para salir, es una realidad que no todos lo quieren hacer. Nosotros además de hacer música, nos encontramos viajando o hablando de los lugares a los que ya fuimos. Nosotras hablamos español por interés, lo mismo que con el italiano. Pocos artistas salen de Canadá y si lo hacen es a Francia por la facilidad del lenguaje, no tienen esa curiosidad por lo desconocido.

Antes no querían que viniéramos de gira por Latinoamérica porque nos decían que no había mercado acá, o que no era importante para un grupo como el nuestro. Tonterías. Claro que podríamos hacer más plata si saliéramos de gira por la provincia de Quebec y Francia, pero sería aburrido para nosotras.

Ese tipo de cosas te hace pensar por qué haces música, qué quieres hacer como músico. Sigue existiendo la posibilidad de hacer música para que una gran compañía la compre. Pero desde hace diez años sabíamos que íbamos a irnos por el camino menos sencillo, pero más feliz.


Fran: Para nosotros lo que es bueno es cuando ves que tu música funciona en Brasil y en Francia, pues son dos culturas diferentes. Creo que tampoco habríamos hecho Distractions sin las dos vueltas que dimos por Chile, Brasil, Panamá, Colombia y México. Para ustedes puede no ser perceptible porque siempre escuchan música de acá, pero para los periodistas de Montreal es una novedad escuchar esa influencia latinoamericana.

Por eso hacer conciertos en otras partes del mundo y conocer a otros artistas te da inspiración y te saca de la impresión de que grupos van a existir sólo por tres años. En Montreal somos un grupo viejo con una década de trayectoria porque no muchos grupos rebasan esa frontera. Las raperas jóvenes se acercan a nosotras para pedirnos consejos y nos hacen sentir como las abuelas o las jefas; pero cuando vamos a Milán rejuvenecemos de nuevo porque ahí no nos conocen.

Durante el último año hicimos muchos conciertos en provincias donde no nos conocían y nos llegaban a ver con ojos grandes de sorpresa, me hizo sentir como en el 2007, cuando empezamos. Es bueno para el ego, pero también para la inspiración.


Días antes de esta plática, representantes de Canadá, Estados Unidos y México se reunieron para continuar la negociación del Tratado de Libre Comercio de América del Norte y la noche previa los que eran entonces aspirantes a la Presidencia trataron de debatir sobre este país frente al mundo, sin muchos resultados rescatables. Es por ello por lo que les plantee que son las artes, la música, la danza, la pintura, la fotografía y la gastronomía, las que fungen como embajadoras entre los países. Un puente invisible que sale de las manos de la gente que se cree importante.

8106: ¿Cómo se sienten de ser embajadoras de Montreal?

Fran: Es como un sueño, pero también viene con una gran responsabilidad, por eso me intereso en la cultura de un país, en su comida y en el idioma. La gente se pregunta siempre por qué hablamos italiano o español, y yo quiero que entiendan que en Montreal sentimos un respeto por el lugar al que vamos. Sabemos que somos un país imperialista porque somos hermanos menores de Estados Unidos y por eso es importante que las artes contradigan las acciones intervencionistas de nuestra cultura. Estoy orgullosa de mi ciudad, de su mentalidad abierta, pero la responsabilidad es grandísima, por eso también el trato con nuestros fans es cordial.

Fab: La mayoría de la gente acepta que sus artistas toquen y regresen a su camerino. Nosotras salimos a charlar con ellos, a vender la merch y organizamos un after party. Esa imagen como de super estrellas está cambiando por las redes sociales y los artistas se muestran cada vez más como humanos.

Les comparto mi idea de que hay que cambiar el concepto de éxito en el plano musical porque persiste el pensamiento de que ser exitosos es vender millones de discos y llenar estadios. Y, me parece, nuestras generaciones lo han hecho bastante bien porque se han ido adaptando a otros paradigmas.

Fran: Sí, porque, a mi manera de ver el éxito, los artistas que lo han conseguido son los que han sabido adaptarse a los cambios manteniéndose fieles a su esencia

Fab: A mí me da un poco de tristeza cuando veo a Drake y a The Weeknd, porque nunca había estado así en el mapa Canadá y no están diciendo nada relevante. En América Latina hay gente que aún en el escenario más grande ha tratado de impulsar un cambio en el mundo. En Canadá nadie se quiere arriesgar a cambiar las cosas.

Fran: La industria está cambiando también, porque antes toda la gente escuchaba lo que la radio o MTV mostraban. Pero hoy la gente escucha de todo, hay una fragmentación de la cultura. Ser artista en este tiempo significa que sólo vas a escuchar y a hacer una pequeña parte. Creo que nos tenemos que humanizar para evitar hasta tragedias. Entonces sí, mi papel es como embajadora, pero poniendo a la gente en contacto entre sí.

Fab: Siempre es importante tener en mente y regresar a las metas primarias: el querer viajar y tocar en grandes estadios lo mismo que foros pequeños, pero también hay que hacerlo de forma reflexiva porque no es sencillo.

Fran: Hay gente que nos dice en ocasiones que deberíamos de ser más famosas o presentarnos en lugares más grandes, pero no queremos presentarnos en un estadio con 25 mil personas que no vamos a llegar a conocer. Al menos yo no lo quiero. Sólo quiero viajar, tocar y ser feliz. Si se presenta un festival igual lo disfrutamos porque no es algo que hagamos todos los días.



Fab: También agradecemos la trayectoria hasta ahora porque no todas las mujeres pueden hacer algo así, de repente aparece la presión social por la edad. No está bien visto que una mujer se pare en un escenario y se aloque, eso no pasa sin que la tachen de drogada. La mayoría de las mujeres de las que hablan los medios tienen entre 18 y 25 años, a esa edad uno puede tener mucho que decir, pero ahora me siento más pertinente en mi manera de ver el mundo. Hay una voracidad por la juventud.

Es mucha presión para una mujer que además quiere tener hijos porque tiene que tomar tantos meses de descanso previo y posterior. Tenemos una amiga que seguía en el escenario hasta el octavo mes, muy punk. Lo puedes hacer, pero la industria sigue siendo hecha por hombres para hombres.

El tiempo se ha ido en un parpadeo y tenemos que cortar la entrevista. Ellas y yo nos lamentamos de tener que parar en ese momento. Entonces me aventuro a pedirles una continuación de la charla, al día siguiente, luego de su presentación en el Bajo Circuito. Acceden gustosas. Cedo los últimos minutos al fotógrafo y se une a la sesión Liu-Kong, el baterista. Ellos eligen los lugares de los que se puede disponer en ese jardín y posan como los Beastie Boys. Se cruzan de brazos, se ponen en cuclillas y levantan la barbilla. Click.

La tarde del día siguiente tiene otro semblante, uno grisáceo, y corre el aire arrancando las hojas de los árboles. Va a llover. Fab no oculta su asombro al verme llegar, me abraza y repetimos los besos en cada mejilla. Han bebido casi toda la tarde pues la comida lo ameritaba. Saca su celular y me enseña fotos de lo que les sirvieron: chiles rellenos de tamal, pescado con flor de calabaza y demás platillos de fonda gourmet. Bebieron Margaritas, cervezas y mezcales. Pronto llega la Fran, me da una palmada en la espalda y también me abraza.

Me adelanto y tomo un lugar frente al escenario. No se llena el venue, pero eso no representa ningún obstáculo. Empiezan a pasearse entre el público mientras Fran rapea y Fab hace beat box, se encargan de ver a todos los presentes a los ojos como para crear una conexión.



Les estorban los cables de los micrófonos, inclusive la guitarra. Ambas bailan y de vez en cuando el foro vibra por el paso de un gran camión, pero bien parece contagiado por los ritmos caribeños y tropicales de las canadienses; no así los presentes en el público, muchos son de la comunidad francófona de Montreal y se mueven poco: no saben a bien cómo traducir corporalmente lo que están escuchando. Afuera llueve, adentro se suda.

Termina el show en no más de una hora y se dan el tiempo de beber un poco más, comer un churro, una gordita de requesón y platicar con los fieles fans que las fueron a ver. Toman aire y reanudamos la entrevista.

Esta es su tercera vez en nuestro país como grupo, pero las dos han venido como entusiastas de la cultura mexicana y en cada visita procuran echar un vistazo a alguna propuesta musical. Es entonces que sale el nombre de Rosa Pistola, pues ambas gustan genuinamente del reggaetón y Rosa es una de las exponentes más grandes del género en los bares de Ciudad de México. Hace algunos años, platican, conocieron a la DJ y visitaron su tienda de ropa en donde se hicieron de un par de playeras que se calzaron para verla días más tarde. Coinciden en que es una mujer fuerte y que está haciendo cosas importantes.

Poco a poco caen los prejuicios, los que se posaban sobre nuestro país y sobre la música en Latinoamérica.

Fran: Pero eso ha pasado porque la gente acá se atreve más a hacer las cosas, hay gente en nuestro país que conserva una imagen muy equivocada del sur del continente. El baterista, por ejemplo, tenía miedo de venir a México. Ayer ya empezó a ver que era diferente. La gente no conoce, siguen pensando que todo acá es picante, mariachi y Cielito Lindo. Lo mismo pasa en Chile, donde están creciendo en música electrónica con Mrs. Garrison por ejemplo. Cuando llevo a mis amigos una nueva propuesta se sorprenden de que sea en español “y eso qué importa”, les contesto, el idioma nada más es una textura, otro instrumento.

Casi no hay prensa ni cultura de importación de propuestas en Montreal, porque somos una comunidad bastante pequeña, lamenta Fabrizia aunque, en contraste, su localidad goza de buena salud en cuanto a músicos, productores y venues para conciertos.



Fran: Tenemos una gran suerte de vivir allá porque todos los días hay un festival, ya sea de música de comida o de algo cultural. Siempre está pasando algo y también es una ciudad bilingüe, entre inglés y francés, hay barrios en los que se habla ambos idiomas y se empieza a diversificar la forma de pensar. De ahí salieron grupos como Arcade Fire. Cada 5 o 6 años una nueva parte de la ciudad se empieza a desarrollar musicalmente. Al principio era más en el oeste de la ciudad cuando creció el house y el indie. Ahora se ha desarrollado el rap, el metal y la electrónica.

Esto se debe a la década de los setenta, cuando se dio el movimiento separatista de Quebec pues ellos creían que para diferenciarse tenían que dar mayor importancia a las artes y dar el ejemplo de lo que era la cultura. Por eso el gobierno te da plata con facilidad para que te vayas a dar la vuelta por el mundo o para hacer un festival. Por eso hay muchos artistas en Montreal o americanos que se mudan para allá.

Hoy esa “tradición” ya no tiene que ver con la independencia que se buscaba, pero se quedó muy arraigado el impulso a la cultura. Por eso en Quebec hay tantos artistas, no sólo músicos sino también bailarines o pintores.

Es hora de despedirnos de nuevo. Piden una ronda de mezcal y brindamos: por su show, por la charla, por la comida, por las mujeres y por la música. En la calle se siente una brisa suave y en la garganta la tibieza del shot. - 8106


"ENTREVISTA CON RANDOM RECIPE"

Pon una licuadora y agrega sabor: Random Recipe.

Una ciudad cosmopolita brinda una riqueza cultural que se traduce en variedad y diversidad; en la música, estos elementos son siempre notables y destacados. Tras el primer show que Random Recipe ofreció en la CDMX, tuvimos la oportunidad de platicar con Frannie Holder y Fabrizia Di Fruscia, mejor conocida como Fab, sobre el pasado, la sociedad actual y sus deficiencias, el desarrollo que su música ha tenido, los highlights de su tercer álbum Distractions y la versión del dúo femenino sobre el papel que juega la mujer en la industria.

La osadía de comparar a esta banda de Montreal con Beastie Boys parece descabellada; sin embargo, la licuadora de sonidos, géneros y aspectos culturales han puesto a Random Recipe como los dueños del hip hop en su ciudad natal. “Cuando comenzamos, hace diez años, el proyecto era incierto. Para ser honestas, no creímos poder cruzar fronteras; solíamos tocar en la calle, donde la inspiración nos tomara. El metro de Montreal fue testigo de nuestros ensayos, en los taxis nos miraban raro y en el parque se hacían pequeñas conglomeraciones para escucharnos. Sin duda, somos mejor que hace diez años y se debe a la sabiduría que hemos adquirido, ahora sabemos a dónde vamos”, expresaron.


Aún con la audacia de intentar y romper límites, la banda tiene una esencia formada por el hip hop y beat box, la variedad de instrumentos utilizados les da amplitud y creatividad ilimitada, algo que según ellas, debería apoyarse en el plano social general. “(Fab) yo estudié Traducción en la universidad y eso te da mucha amplitud del mundo, es una profesión llena de cultura. Para mejorar al mundo jodido actual creo que la clave está en unir a la gente, romper barreras, eliminar las fronteras, desarrollar oportunidades y borrar las fragmentaciones. Nuestras canciones tienen letras en inglés, español e italiano; queremos incluir más ritmos caribeños, brasileños y tenemos en mente ponerle ritmos escandinavos, lo importante es no encasillarse y seguir a donde la inspiración te lleve”, dijo Fabrizia.

Su tercer álbum Distractions se lanzó este año bajo el proceso de producción de moda, el crowdfunding. La necesidad, en diferentes aspectos, hizo que la agrupación se decantara por la independencia, la cosa daba nervios. “Al inicio, estábamos nerviosos porque creíamos que tal vez la gente no querría vernos tocar más, pero tras cada dólar que caía, nos emocionamos y comprometimos más con el disco. Fue un proceso muy divertido, porque poníamos ‘precio’ a cosas como poner tu nombre en una canción o cantar en tu boda y los fans se sumaron, lo que nos hizo acercarnos y disfrutarlos”, dijo Frannie.

Como defensoras de la igualdad, no es de sorprender que estas mujeres trabajen y prediquen que la equidad para nosotras debe venir pronto. Uno de los tracks más inspiradores de Distractions es “Hey Boy”, una canción al puro estilo de Random Recipe, que exige romper los estereotipos que la sociedad le ha puesto a las niñas, al crecer con modelos a seguir que son superficiales. “No tenemos oportunidades, no hay igualdad aún y nosotras tenemos ese mensaje para difundir; la comunidad debe pelear por la equidad, seguimos siendo ‘marionetas’ del hombre; ya es tiempo de formar diferentes modelos a seguir, no todas deben ser Christina Aguilera, deben haber ídolos diferentes para niños y niñas”, finalizó el dúo. - Indie Rocks


"Frannie Holder: l'arrogance des filles"

On remarque la présence d'une dizaine de collaboratrices sur ce nouvel album. C'est venu tout naturellement ou c'était une forme d'engagement volontaire ?

C'est les deux ! C'était très important pour nous que ce soit naturel et authentique. On voulait travailler avec des femmes, mais il fallait que ce soit pour les bonnes raisons. On s'est d'abord demandé si on avait envie de continuer [après le départ du quatrième membre fondateur, Vincent Legault]. Il y avait une belle ébullition dans le monde du hip-hop au Québec quand on a commencé à travailler sur l'album, il y a deux ans. Il n'y avait pas tant de femmes rappeuses, mais on se demandait si le temps n'était pas venu de se retirer pour laisser la place aux plus jeunes. Je n'ai pas voulu ! Parce que j'ai envie de voir des femmes vieillir sur scène. L'identité que Fab [Fabrizia Di Fruscia, aussi rappeuse] et moi portons sur scène - des femmes rowdy, énervées, qui courent partout, qui n'ont pas peur de suer et d'avoir du mascara dans la face, qui n'essaient pas d'être belles et délicates sur scène -, on voit très peu ça, surtout au Québec.

Tu avais envie de voir le projet évoluer après 10 ans...

Oui. Il est là, le défi. C'est facile de le faire quand t'as 22 ans et que ça te vient naturellement de grimper sur un bar après le show. Mais aujourd'hui, nos préoccupations de tous les jours ne sont plus les mêmes : ça peut être un projet de maternité ou des problèmes de santé. C'est pour ça qu'on a voulu s'intéresser aux démarches des autres femmes en musique, et au fait qu'on est isolées les unes des autres. On est peu amenées à travailler ensemble parce que souvent, on porte le même genre de personnalité scénique ou de rôle au sein d'un groupe : on est souvent la chanteuse...

Il y a des stéréotypes bien ancrés dans le milieu de la musique...

Les gars collaborent plus souvent entre eux parce qu'ils se perçoivent dans des rôles différents : il y a des drummeurs, des guitaristes, etc. Les femmes, on a souvent l'impression de faire la même affaire. Pourquoi je travaillerais avec Fanny Bloom ou Sabrina [Halde] de Groenland ou Klô Pelgag, alors qu'il y a déjà deux chanteuses dans notre groupe ? Il y a pourtant d'autres questions à se poser : comment des femmes comme Marie-Pierre Arthur font pour concilier la vie de scène et le fait d'avoir un enfant ? On a commencé à échanger avec ces femmes-là et naturellement, elles sont apparues dans nos réflexions... et nos compositions.

Tu es signataire du manifeste de Femmes en musique, collectif qui milite pour plus de parité dans l'industrie musicale. La semaine dernière, 46 festivals de musique, dont MUTEK, se sont engagés à atteindre la parité d'ici 2022. Sens-tu que les choses bougent ?

>>> Consultez la page Facebook de Femmes en musique

Oui, et c'est important. Je l'ai vu ailleurs et ça fonctionne. On a beaucoup tourné en Amérique latine et ils ont un autre rapport aux femmes en musique. On a une image machiste de l'Amérique latine, mais de plein d'autres façons, on fait une place de choix aux femmes là-bas. Au Mexique, les derniers wagons des métros sont réservés aux femmes. Au Brésil, on était dans un festival il y a deux ans à São Paulo et, dans le « 5 à 7 » d'ouverture, il y avait vraiment beaucoup de filles. Ça m'a étonnée. On m'a expliqué qu'on avait appliqué la parité autant dans les panels de discussions que dans l'offre musicale.

Ces mesures démontrent que la parité est parfaitement envisageable...

Oui. Et ce n'est pas parce qu'ils considèrent qu'un groupe de quatre gars avec une chanteuse fille compte pour un groupe féminin ! C'est une véritable parité. C'est d'ailleurs le festival avec la plus grande diversité dans l'offre musicale que j'ai vue - ­et pas seulement féminine. Parce qu'ils font l'effort de tenter de puiser plus loin. Ce n'est pas pour rien qu'ils sont venus nous chercher à Montréal pour tendre vers cette parité. Je n'ai jamais vu autant de femmes avec des propositions musicales différentes.

Ça doit être stimulant ?

C'est hyper stimulant. Ça donne plein d'idées. Il n'y a rien qui me nourrit plus que de voir M.I.A. ou Santigold ou Gwen Stefani sur scène. J'aime aussi la musique portée par des gars, mais je ne m'y identifie pas autant. J'ai eu envie de travailler avec ces femmes-là, d'entrer en contact avec elles et de les connaître. Au Chili, on a fait plusieurs spectacles et je n'ai pas vu un gars jouer du drum ! Dans les 15 bands que j'ai vus, c'était des filles à la batterie et ça allait de soi. Personne là-bas ne dit : « T'es bonne pour une fille. » Personne ne se demande si une femme est capable de composer une bonne chanson ou d'être à la tête d'un mouvement musical. Ici, il est temps qu'on y arrive.

Est-ce qu'on est en voie d'y arriver ?

Ça change... Là où le couteau est à double tranchant, c'est que je ne peux plus m'asseoir sur le fait que je suis une femme. On a eu des passe-droits avec Random Recipe, parce qu'on est deux filles qui rappent. Si on avait été deux gars, ça aurait été perçu comme banal. J'en parlais avec Marie-Pierre Arthur qui me disait : « Il commence à y avoir pas mal de filles bassistes à Montréal ! Je ne suis plus la seule ! » C'est juste bon, dans le fond. Certains contestent la parité en disant que les filles ne sont pas aussi bonnes que les gars. Peut-être qu'on a moins de compétition de la part de filles qui nous poussent à être meilleures ? Tout ça vient ensemble. Au final, tout ça est important parce qu'il faut que dans l'arène culturelle, les gens qui ont un micro représentent le plus possible la société. Les femmes sont un poumon social. On fait respirer autrement et on exprime des sentiments, parfois de façon implicite, qui disent quelque chose de la société. Si c'est toujours les mêmes personnes qui s'expriment, on se coupe de ça.

Il faut aussi se défaire d'idées reçues. On préfère rester dans le confort de certains schèmes de pensée parce que c'est ce qu'on a toujours connu. Je parlais de vos collaboratrices. Vous avez fait des appels de phare à gauche et à droite...

Oui ! Et il n'y a que Catherine Ringer et Sia qui n'ont pas répondu. Je rêvais que Sia puisse réaliser une ou deux de nos chansons, mais j'imagine qu'elle est très occupée ! [rires] Rhonda Smith a accepté de jouer de la basse. Je jouais de la guitare devant elle en studio et je me disais que le dernier guitariste avec qui elle a enregistré, c'est Prince ! Moi, je jouais quatre accords et je trouvais le moyen de me tromper ! Elle était vraiment impressionnante. On a vraiment été choyés de jouer avec toutes ces femmes : Ladybug Mecca de Digable Planets, Foxtrott ou Marie-Pierre Arthur, qui s'est énormément impliquée dans le projet.

On sent une prise de risque, un nouveau souffle dans cet album...

C'est ça, le défi d'un groupe comme le nôtre. On ne fait pas de la musique à la mode. Ça n'a jamais été notre genre. Comment faire quelque chose qui soit original mais pas complètement à côté de tout ce qui se fait en même temps ? La réponse est beaucoup dans le choix des sons. Pour moi, il y a quelque chose de très arrogant dans Random Recipe. Tout le monde voit ça comme quelque chose de très léger et superficiel. Avec beaucoup de contenant mais peu de contenu. Je laisse les gens penser ça, mais pour en arriver là, à ce que l'effort ne soit pas visible, il y a une énorme recherche de sons et de styles musicaux. Il y a quelque chose d'arrogant, pas dans notre façon d'être, mais dans notre proposition, dans l'idée qu'on va y arriver. Je pense qu'on y est arrivé !

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HIP-HOP

Distractions

Random Recipe

Autoproduit - La Presse


"RANDOM RECIPE"

Le sens de la distraction

Le temps de la réflexion a sonné pour Frannie Holder et Fabrizia Difruscia, tandem de la formation montréalaise. Sur Distractions, troisième bouffée musicale en dix ans, l’heure du divertissement réfléchi est de mise.

Random Recipe, Arcade Fire, Patrick Watson font partie de cette génération d’artistes montréalais s’étant affranchie de leur étiquette strictement québécoise pour le passeport de l’international. Défricheurs de nouveaux territoires, le tandem dispose maintenant d’un public en Amérique latine, en France et en Italie, où le trio, complété par Liu-Kong Ha aux percussions, se rendra au printemps ; la scène étant ce « carré de sable » vital à leur bouillonnement créatif. Depuis peu trentenaires, les filles ont ressenti cette fois-ci un appel vers leurs comparses pour la composition des huit pièces de leur nouvel album. Pas moins de quinze complices, dont la bassiste Rhonda Smith, fière alliée de Prince, dont les cordes rythment “Out of the sky” et “Fight the feeling”.

Où sont les femmes ?

L’accouchement de Distractions n’aura pas été de tout repos. Premier symptôme : la nostalgie de leurs idoles des années 90, figures rebelles du girl power porté fièrement par Gwen Stefani et les sulfureuses Salt-N-Pepa : « Plein de femmes ont besoin de s’identifier à ces modèles féministes ! », évoque Fabrizia. « J’admire les femmes entourées d’hommes, celles du label Ruff Ryders étaient souvent plus douées et supérieures en talent. » Puis essentiellement, la remise en question d’une carrière déjà pavée de réussites. La question qui tue : pourquoi revenir sous les projos et produire un album alors que d’autres artistes en sont la sensation du moment ? Quel message pertinent propager à une société bombardée d’un tel flux d’information et de stimuli en tous genres quand on aspire à plus de profondeur ? Puis un éclaircissement graduel a suivi, généré par « une force de pousser plus loin les idéaux et de glorifier le féminisme à une époque le requérant ». Et par-dessus tout, parce que le son Random Recipe n’a pas son pareil pour remuer les foules partout où il vibre !

Œuvre réfléchie des plus abouties, ce nouvel opus invite à la conscientisation de fléaux sociaux, le pied tapant au sol prêt à bondir sous l’impulsion du déhanchement naturel. Ce pur concentré de plaisir s’accompagne de textes fignolés en forme de face à face lucides, voire douloureux. Sur la langoureuse “Hearts in pain”, monte un cri du cœur à la Portishead sur les relations en cul-de-sac ; et la pop bonbon de “Strawberry daiquiri” se découvre plutôt comme un aller-retour de l’aigre au doux de la vie, sur fond de rythmique tropicale.

L’ingrédient à la durabilité

Fruit d’une cohésion de collaborations à laquelle ont également répondu Marie-Pierre Arthur et Lisa Iwanicky, Distractions porte le sceau d’une action sociale pour une aventure à long terme. Loin de la mouvance éphémère du hashtag ! « Je ne voudrais pas avoir 20 ans et me lancer en musique, beaucoup trop de jeunes traduisent le succès au nombre de vues alors que tout le monde sait que la moitié des artistes achètent de faux clics ! », lance Frannie dans un élan de sympathie pour les artistes en herbe auprès de qui elle prodigue une forme de coaching. La vraie valeur artistique ne pourra jamais se calculer autrement que face au public pour celle qui a encore foi en l’originalité pour échapper au panurgisme ambiant…

Distractions

Autoproduction

Distractions a vu le jour grâce à une campagne de sociofinancement le distinguant du circuit commercial habituel. Il aura fallu plus de quatre ans à Random Recipe pour le réaliser, après la parution de Kill the Hook en 2013. L’éclectisme des genres est la marque du groupe porté par Frannie et Fabrizia, ambassadrices de leur génération du mouvement hip-hop au Québec.
Elles luttent pour les droits des femmes queer et n’ont jamais caché leur orientation sexuelle. - Longueur d'Ondes


"RANDOM RECIPE, S’OUVRIR AUX AUTRES"

Le groupe hip-hop Random Recipe s’allie avec des collaborateurs de renom sur Distractions, un troisième album aux influences tropicales proéminentes.

Le quatuor devenu trio a d’abord dû composer avec le départ de son membre fondateur Vincent Legault, à la fois guitariste et claviériste. «Vincent, c’est pas un gars de tournée, c’est un gars de studio», explique la chanteuse Frannie Holder, qui forme encore et toujours le groupe electro-folk Dear Criminals avec lui. «Et nous, on tourne vraiment beaucoup, alors il savait qu’il allait plus nous nuire qu’autre chose s’il restait.»

Survenu il y a un peu de trois ans, ce départ a provoqué son lot de réflexions. «On s’est demandé comment on allait le remplacer, comment et pourquoi on continuerait», poursuit Holder. «On s’est rendu compte que ce qui allait sauver le groupe, c’était de s’ouvrir aux autres. Ça fait 10 ans qu’on est ensemble, il y a des dynamiques qui se sont installées. C’est cool parce qu’on se connait bien, mais ça gagne aussi à ventiler. La première personne qu’on a approchée, c’est Foxtrott, car c’est une bonne amie à nous. Elle a écouté nos maquettes et a constaté les forces que chacun de nous avait. Après ça, y’a eu Marie-Pierre Arthur. Pendant des années, on s’est croisées dans des évènements, mais on se connaissait pas beaucoup. Un jour, je l’ai entendue jouer une ligne de basse funky et j’ai été impressionnée. Sa présence a tout changé sur cet album. Ça m’a émue qu’elle accepte de collaborer.»

D’autres musiciennes renommées ont ensuite été approchées, notamment la rappeuse Ladybug Mecca (de Digable Planets), la chanteuse virginienne Sunny Moonshine et la bassiste Ronda Smith, qui a déjà accompagné Prince. «Y’a aussi Catherine Ringer qui nous a jamais répondu… et Sia!» révèle Holder.

Mais le processus pour en arriver à cette suite de rencontres musicales vivifiantes a été plutôt ardu. De là le nom de l’opus. «Distractions, ça vient d’un gros processus créatif entre nous trois, de savoir où mettre ses priorités, comment gérer un calendrier», explique la rappeuse Fabrizia Difruscia, qui complète le trio avec le percussionniste Liu-Kong Ha. «Y’a Frannie qui avait son side-project de Dear Criminals, Lui-Kong qui était occupé avec ses nombreuses gigs et, moi, qui a été très malade en 2016. J’ai dû prendre une année sabbatique, car j’avais le cancer de la glande thyroïde. Durant mes mois de rémission, je pensais à notre futur, mais j’étais à peine capable de parler. Quand je suis sortie de l’hôpital, j’ai retrouvé ma voix. On est allés tester des tounes en Amérique latine et je me suis dit : ‘’I don’t want to give up now… J’ai trop de choses à dire!’’»

Durant son combat avec la maladie, la Montréalaise s’est familiarisée avec le logiciel de création musicale FL Studio. «Ça m’a tellement ouvert une nouvelle fenêtre! Au même moment, Frannie apprenait à connaitre Pro Tools, donc on s’envoyait des idées. Ensuite, avec deux grandes ailes fortes comme Foxtrott et Philippe Brault (NDLR : les deux producteurs crédités de l’album), ça nous a juste mis dans une bonne vibe. C’est de loin notre album le plus représentatif de ce qu’on écoute et d’où on est rendus.»

Les influences tropicales sont évidentes sur une bonne partie des huit chansons. À cet effet, la tournée du groupe dans le sud du continent américain a eu de bonnes répercussions. «Je crois que ça nous a influencés sans qu’on s’en rende compte», observe Frannie Holder. «On reste un band de live, de tournée, alors c’est sûr que nos expériences en show influencent ce qu’on a envie d’écrire. Et comme l’un des publics les plus intéressants qu’on a connus était celui de l’Amérique latine, on a eu envie d’aller vers ça. On voulait quelque chose de léger, qui respire et qui bounce, qui donne envie de sourire, même quand les propos sont plus dark comme sur Hey Boy.»

«Frannie a insisté pour qu’on retravaille les textes», poursuit sa collègue. «C’est un peu jouer dans le jardin de l’autre de dire son point de vue sur ses textes, mais des fois, c’est bénéfique de trouver le bon mot, la bonne tournure de phrase. C’est encore plus vrai dans le rap, car c’est trèès rythmique. Tu dois pouvoir mettre ton ego de côté deux secondes.»

Si la maladie n’a pas eu d’impact direct sur le contenu de ses écrits, Fabrizia Difruscia constate que celle-ci a eu un effet sur son approche poétique. «Avant, j’écrivais toujours à la 3e personne quand Frannie choisissait un thème. J’avais de la misère à rentrer dans la mélancolie, j’avais peur de mes émotions. Maintenant, à 31 ans, je suis consciente qu’anything could happen. Je parle pas directement de mon cancer, mais je rentre plus dans l’émotion, dans la tristesse et la souffrance, comme sur Hey Boy ou Hearts in Pain. Même chose sur Out of the Sky, une chanson qui parle de notre fierté de ne pas fitter dans une boite», dit la rappeuse, à propos de cette pièce qui évoque par la bande la rupture du groupe avec Bonsound, étiquette sous laquelle sont parus ses deux premiers albums.

Autoproduit et sociofinancé, Distractions s’avère donc plus profond que ne le laisse présager son habillage festif. Sur MMXVIII, par exemple, le trio raconte son histoire avec sincérité, tout en laissant une place aux rappeuses montréalaises qui ont marqué leur route. «Au début, y’a Giselle Numba One, c’est vraiment elle qui nous a mises sur la mappe en nous invitant à un spectacle après nous avoir vu rapper sur le trottoir. Ensuite, y’a Heartstreets, un groupe qu’on adore et qu’on a accompagné à ses débuts. Enfin, y’a Tali Taliwah (de Nomadic Massive), une femme que j’admire, un exemple pour moi», énumère Frannie Holder, plus qu’enthousiaste.

À elle seule, cette chanson cristallise l’esprit de solidarité qui règne entre les rappeuses d’ici, encore trop peu nombreuses sous les feux de la rampe. «Dans la dernière année, j’me suis vraiment intéressée à consolider cette scène rap de filles, de J.Kyll à Sarahmée en passant par Donzelle et Bad Nylon. Je voulais enlever l’idée qu’il y a de la rivalité d’un projet à l’autre. On est tellement pas nombreuses, alors si on se met à parler les unes contre les autres, ça donnera rien. Y’a de la place pour tout le monde.»

Distractions – disponible le 2 mars

Spectacle de lancement – Club Soda (Montréal), 1er mars (20h) - Voir


"«Distractions»: Random Recipe en quête de pertinence"

«Distractions»: Random Recipe en quête de pertinence
Distractions, ce troisième disque de Random Recipe, n’allait pas de soi. Le groupe jonglant entre rap, world et pop, et formé il y a une dizaine d’années, s’est posé beaucoup de questions avant même de poursuivre l’aventure. Comment être femme en musique, comment vieillir dans tout ça et, surtout, comment rester pertinent ?

Les réponses sont, oui, dans le résultat, mais aussi dans la démarche des trois musiciens Frannie Holder, Fab et Liu-Kong Ha. Démarche qui a été tout sauf un long fleuve tranquille, avoue le groupe, qui semble aujourd’hui davantage soudé et serein.

« Je pense que, quand on a commencé le disque, Vincent [Legault] était encore avec nous », lance en rigolant Frannie au sujet du membre fondateur de Random Recipe, désormais collègue de Holder avec Dear Criminals.

Ce troisième album, le trio l’a entamé de façon plus électronique, avant de tout jeter à la poubelle et de reprendre l’approche acoustique, sans que la magie prenne. Il a même passé deux semaines au studio La Frette, près de Paris, sans un résultat concluant aux oreilles des deux réalisateurs Philippe Brault et Marie-Hélène Delorme, alias Foxtrott.

Les questions d’abord

C’est en fait à Los Angeles, lors d’une résidence à la Maison SOCAN, que Random Recipe a posé les premiers jalons de sa réflexion. Assis autour d’une même table, Fab, Liu-Kong Ha et Frannie ont eu « des discussions vraiment intenses [qui ont] articulé le reste de la démarche, autant artistique que [leurs] choix d’indépendance et de collaborations ».

Fab résume la chose par une série de questions. « Comment est-on capable de rester pertinent dans ce qu’on fait, dix ans plus tard, dans l’industrie ? Et en tant que femmes, en tant qu’immigrants ? On est rendus où ? On fait quoi musicalement parlant ? C’est quoi notre vision, notre direction ? »

La musique d’abord. Jusque-là, Random Recipe ne cherchait pas de la bonne façon, tentant de flirter avec ce qui était dans l’air du temps, avec ce qui avait du succès. Mais Foxtrott lui a plutôt dit de revenir à ce qu’il savait faire et de le faire au maximum de ses capacités. « Ouais, mais on n’était plus que trois, un percussionniste et deux chanteuses ! a répliqué Frannie. Alors, ça serait ça, percussif et vocal. On est partis de là, et après on est allés chercher ce qui manquait. »

Collaborer

Ce qui manquait, c’était aussi ce qui allait donner un sens à ce disque : les invités, soit presqu’une quinzaine de musiciennes, instrumentistes, chanteuses ou rappeuses. Et pas des moindres, le trio ayant entre autres invité les bassistes Rhonda Smith (qui a travaillé avec Prince) et Marie-Pierre Arthur, mais aussi Ladybug Mecca, Giselle Numba One et Sunny Moonshine.

Et ces femmes ont aidé Random Recipe à se retrouver, à offrir des pistes de réponses aux interrogations de Fab et Frannie.

« C’était important de travailler le plus possible avec des femmes, parce qu’on est assez isolées les unes des autres dans la musique, dit Frannie. Et on a des rôles similaires, alors c’est rare qu’on est amenées à collaborer. »

L’idée était en quelque sorte d’abolir la compétition entre elles et de s’intéresser à leur démarche. Distractions est non seulement l’occasion de faire parler des femmes, mais aussi de les faire parler d’enjeux féminins, de leur rôle et de leur place dans la société, « même si ça reste fait de façon assez joyeuse », note Frannie.

Et Liu-Kong dans tout ça ? Celui qui est né à Hong Kong embrasse totalement la démarche, mais y rajoute son grain de sel. « Les mouvements restent très homogènes, ça reste pour les femmes blanches. On n’embarque pas dans la diversité. La femme des minorités visibles a deux prises contre elle en partant. Le débat est nécessaire en ce moment. »

La tête et le coeur s’entremêlent, le fond et la forme aussi, les sons et les humains aussi. « On l’a cuit lentement, à la mijoteuse, dit Fab en rigolant. Chaque couleur, chaque texture, chaque collaboration, chaque pensée de paroles, ç’a été concocté ensemble. »

L’indépendance

En filigrane de tout ça, Random Recipe a aussi décidé de travailler sans son étiquette de disques Bonsound. En partie pour des raisons financières, mais aussi pour reprendre un certain contrôle sur les choses.

« Il y avait une volonté d’être sereins, dit Frannie. Dans les dernières années, on était devenus tellement aigris et amers par rapport aux structures avec lesquelles on travaillait… Ça n’a rien à voir avec les humains qui travaillaient là, que j’aime et que je respecte, mais les structures n’étaient plus adaptées à un groupe comme le nôtre. »

Pilant un peu sur son orgueil, Random Recipe a aussi mené une campagne de sociofinancement, qui lui a permis de recueillir près de 18 000 $.

« Il y a moins d’intermédiaires, dit Liu-Kong. Et maintenant, toutes les plateformes sont là » pour travailler sans étiquettes de disques.

La tournée qui vient amènera Random Recipe en Italie, en Amérique latine aussi. Mais pas question de faire la « run de lait » au Québec. « C’est le meilleur public, mais ça reste qu’il y a quelque chose de tellement redondant, qui éteignait notre flamme », dit Frannie.

Le groupe a envie de pousser davantage des projets spéciaux, un peu comme le fait Frannie avec Dear Criminals. « Quand tu fais juste répondre à des offres, tu ne sais pas dans quel sens tu vas, ça amène ton projet nulle part, conclut-elle. Tu cueilles, mais tu n’es pas en train de créer des racines. On préfère s’implanter, savoir ce qu’on fait et pourquoi, et placer nos pions artistiques à long terme. » Là aussi, on parle de pertinence.

Distractions

Random Recipe, Indépendant - Le Devoir


"ÉCOUTE EXCLUSIVE + ENTREVUE AVEC RANDOM RECIPE"

Écoutez en primeur les premières pistes du nouvel album « Distractions » du groupe montréalais Random Recipe.

Par Hugo Bastien

Pour fêter son dixième anniversaire, Random Recipe s’est offert un nouvel album, «Distractions», ainsi qu’un retour au bercail. C’est autour d’une bouteille d’eau qu’URBANIA les a rencontrés pour discuter tournée, studio et danger.

« Attends, juste pour savoir : t’as quel âge? »

« 23 ans »

« Aaaaaah, c’est pour ça! »

Assis autour de la petite table de conférence des studios La Traque, on se paie ma gueule ce matin.

« Quand on a commencé à faire de la musique, t’avais 13 ans! »

Je ne sais pas si c’est à cause de ma triste tentative me faire pousser une moustache, mais en ce moment FAB et Frannie, les deux leaders de Random Recipe rigolent.

« As-tu connu MySpace au moins? Nous c’est là-dessus qu’on s’est rencontré »

En fait j’ai menti, ce n’est pas à cause des 3-4 poils qui poussent au-dessus de ma lèvre qu’elles se paient ma tête, mais plutôt à cause d’une confession que je leur ai faite : « Je vais être franc avec vous, je ne connaissais pas vraiment votre musique avant ce week-end ».

En effet, contrairement à beaucoup de Québécois, le nom Random Recipe ne sonnait que vaguement familier à mes oreilles… ce que certaines personnes considéreraient d’ailleurs comme un sacrilège. Et avec raison, puisque le groupe montréalais fête déjà cette année ses 10 ans d’existence cette année!

Blague à part, c’est en faisant mes recherches ce week-end que j’ai réalisé à quel point j’étais passé à côté d’une œuvre unique en son genre, une véritable « bibitte » dans la scène musicale québécoise, connue pour son style éclectique et difficile à saisir.

Ce son aléatoire c’est en quelque sorte leur signature depuis leur début : « le but c’tait d’étirer les influences. » Cette espèce de joli chaos qu’ils ont immortalisé sur leur premier album « Fold It, Mold It », enregistré en 8 jours et qui a piqué la curiosité de bien des gens en 2010.

« On attirait autant des mélomanes, que du monde qui voulaient se saouler et aller voir un show ».

Exploit qu’ils ont répété lors de l’enregistrement de leur deuxième album. Suite à une passe difficile, le groupe surmonte les embûches et sort « Kill the Hook » en 2013.

« Que t’aies un festival de musique indie, de rock, de hip-hop, tu peux nous booker. »
L’album, par sa sonorité hip-hop-indie-folk-rock-toute-la-patente poussa Random Recipe devant une panoplie de foules différentes, car en évitant d’entrer dans une case précise, ils cadrent finalement dans tout. «Que t’aies un festival de musique indie, de rock, de hip-hop, tu peux nous booker.»

Sans compter l’originalité de leur casting qu’ils exploitent à leur avantage. « Tsé deux filles comme tête d’affiche plus un Chinois, c’est sûr qu’on est “weird” dans ta programmation de festival »

C’est ce weirdness qui les fera voyager durant les 5 années suivantes entre autres en Europe, au célèbre festival SXSW au Texas et même en Islande.

Le même succès les attendait pour leur tournée en Amérique du Sud, au Brésil, Chili, Colombie, Mexique et au Panama. « On allait là-bas et on retrouvait la même énergie qu’on avait à nos débuts ici. Le monde capotait parce qu’ils avaient jamais entendu quelque chose comme nous avant »

Incapables d’écrire sur la route, les filles sont finalement revenues à Montréal pour commencer leur nouvel album, le troisième en dix ans. Elles racontent que le retour en studio fut ardu, hésitant encore sur la direction que devait prendre le projet.

« Tout s’est placé vraiment à l’automne dernier, quand on s’est assis avec Foxttrott (la coréalisatrice de l’album) pis qu’elle nous a dit : ‘lâchez vos ordis, retournez à vos instruments : c’est ça votre band. Y’a deux ans, vous faisiez une toune avec une pointe de pizza pis deux bouches’ »

Suivant ses conseils, elles sont donc retournées à leur guitare et steel drum, accompagnées de Liu-Kong, le percussionniste qui les suit depuis leurs débuts, en laissant les autres instruments à des artistes invitées.

« On a collaboré avec 13-14 filles sur l’album, autant sur la basses, mastering, mixing, réalisation, etc. ». Parmi ces filles, on compte Marie-Hélène L. Delorme (FOXTROTT), Marie-Pierre Arthur, Rhonda Smith (bassiste pour Prince), Ladybug Mecca (Digable Planets), Lisa Iwanicky (Blood and Glass), Heartstreets, Tali Taliwah (Nomadic Massive), Giselle Numba One, Sunny Moonshine (Sunny & Gabe) et Emily Lazar.

Toujours organiques dans leur démarche, elles racontent que l’ajout de ces invitées s’est fait naturellement. « C’est en se questionnant sur ‘comment les autres filles ont fait pour survivre aussi longtemps’ qu’on a commencé à les rejoindre pour les mettre sur l’album ».

Elles avouent aussi s’être empêchées de réaliser ce fantasme auparavant, par crainte que l’ajout de femmes à l’équipe ne détourne l’attention de leur musique. « On a toujours adoré les filles en musique, mais avant on pensait pas en mettre dans nos chansons parce qu’on se disait “on est déjà deux filles on veut pas en mettre trop”. Maintenant on peut se le permettre ».

Humbles et lucides, les deux femmes recherchent surtout dans leur retour un nouveau challenge. « On est super conscientes que la game a complètement changé. Mais pour nous il est là l’intérêt. Quand t’as une facilité c’est super plate. On faisait des shows devant 80 000 personnes pis on se disait “piece of cake”. Maintenant on se remet en danger! »

« It’s like a new fucking world for Random Recipe » ont-elles déclaré en serrant les poings, pendant qu’un cinquième poil de moustache, motivé par leur détermination, poussait sous mon nez.
C’est justement pourquoi elles se sont permis d’aborder plus de front certains sujets qui leur tiennent à cœur (santé mentale, politique, identité, féminisme), sans nécessairement tomber dans le « in your face music ». « Random Recipe c’est avant tout une affaire de célébration ».

Finalement, bien qu’elles aient travaillé fort sur l’album, pour les deux MCs, le band restera toujours une expérience qui se vit sur le stage. Et disons qu’à voir la flamme qui brûlait dans leurs yeux en parlant de leurs spectacles, je n’ai aucune misère à y croire.

« It’s like a new fucking world for Random Recipe » ont-elles déclaré en serrant les poings, pendant qu’un cinquième poil de moustache, motivé par leur détermination, poussait sous mon nez.

It’s a new fucking world indeed.

Random Recipe lancera son nouvel album « Distractions » ce jeudi soir à 20 h au Club Soda dans le cadre de Montréal en Lumières. Pour plus de détails sur l’événement, c’est ici.

En attendant de les voir performer sur scène, on vous invite aussi à écouter en primeur leur nouveau projet ci-dessous.

Et si ces morceaux vous plaisent, sachez que vous pouvez pré-commander l’album juste ici! - Urbania


"RANDOM RECIPE - MEET COLORFUL FRANNIE HOLDER"

Last week, Random Recipe released their second album Kill The Hook and got their name everywhere on the web and on paper. They gave a very incredible performance on October 8 at La Tulipe, and gained a lot new fans (one is writing these lines at this moment).

But, what happened before this? Where were they doing? I had the privilege to talk to the very colorful Frannie Holder, singer and co-founder of Random Recipe. Here's what she had to say:



(Photo credit: MJ Cromp)

IX: Why Random Recipe?

F.H.: We created it before having a band. We were really young, Fab and me, well, really young… we were like 21. We were talking on the phone about "what if we had a bar name, or a cooking show name, or a band?" And we said Random Recipe as a joke, because a lot of random things were happening in our daily life, and we thought that music is a little bit like a recipe: you add different ingredients and you get a song. And one time, Fab and me went to a 5$ concert, and at the door, they asked for 5 bucks, and Fab, being cocky, told him "If we sing a song, in exchange, can we get in for free?" because it was an open mic night. The guy asked by whom and she told him "Random Recipe!" So, Fab used what we were saying for fun on the phone. The performance was filmed and was posted online.

IX: Oh, wow.

F.H.: Yeah, and we were stuck with that name after that.

IX: It's also kind of random how you got that name.

F.H.: Exactly.



(Photo credit: Local 9)

IX: How did you all meet? Where did you begin?

F.H.: Well, Fab and I met randomly on the street, then I saw her at a Stars, Montag, The Organ show a long time ago at Montreal's Just For Laughs Cabaret, and I saw her again on MySpace, through friends of friends, on her personal MySpace page. I'm kind of afraid to go back on my own MySpace because it's probably humiliating. Whatever.

IX: *laugh*

F.H.: We started to talk online, and months later, we started to hang out together. We worked together at Urban Outfitters. I went on a trip in South America and I bought a guitar there, and six months later, I came back, and Fab and I started to jam together with this guitar. So that's how Fab and I met. A year later, when we had to do a very important show, and we decided to do collaborate together for more shows, and they were more and more important. And one time, we got booked at a festival, and we didn't know what it was, and I understood it was an outdoor performance in front of at least 400 people. I kind of freaked out, so I decided to call Vincent, my childhood friend's brother, and that's how I know him, and he joined the band 24 hours before the show, with Liu-Kong, with who Vincent went to elementary school/high school with him. It goes waaay back and they had a band in high school named Mes Voisins En Peuvent Pu [My Neighbors Can’t Take It Anymore].

IX: *laugh* What is the band's biggest influence?

F.H.: It's really hard to say, because we all have different influences, which is probably why we have our own sound.



(Photo credit: MJ Cromp)

IX: What is the band's greatest accomplishment so far?

F.H.: I think I'm gonna give you a boring answer, but I would say the second album we did. The first one was like Snakes and Ladders, it was super easy, but this album was harder, because we are now grown ups and Vincent became a father. It's a lot, a lot of work being in a band. It's a full-time job that doesn't make a lot of cash, so you think about it if you want to go on and do a second album or not. We've done 200 shows at that time and we started to get on each other's nerves like a family that comes back from vacation. It wasn't easy because there were a lot of tensions in the band and we didn't want to do the same thing for the second album, but we were able to create something that we are all satisfied with.

IX: Did you study before?

F.H.: Vincent and Liu-Kong have abandoned their studies in music. Liu-Kong was in percussions at McGill and at the Conservatoire. Same for Vincent: guitar jazz, but I think they never completed their degrees. Fab and I studied in other fields. I think Fab was in translation at Concordia. I finished my degree in political science.



(Photo credit: Madly Juicy)

IX: Is there a show that you've done more memorable than the others?

F.H.: I think… probably… there are a lot of them, you know? I would say Iceland. We were playing before SBTRK, which is a very very very big influence on our music. There's a lot of reference to them in our music. The show was in front of 800 or 900 blond heads. Like, it was just weird. It's like, you come on stage, and you ask yourself "Why am I playing here?" and maybe they don't know you, but they were really into it. There were really happy to see us play. And on top of that, they are all beautiful people, so th - Indecent Xposure


"Tensions, attention!"

Ce qui ne nous tue pas nous rend plus forts. Voilà comment on pourrait résumer le récit croisé de Frannie, Fab, Vincent et Liu Kong, les quatre têtes du groupe Random Recipe, qui depuis de longues minutes racontent à quel point leur deuxième album, Kill the Hook, a été douloureux à produire. Des tensions, des prises de tête et une larme ou deux plus tard, les regards sont redevenus complices, et c’est avec le sourire aux lèvres que le groupe attaque les prochains mois.

S’ils se sont disputés autant qu’ils le disent, les quatre musiciens doivent être magnanimes au possible, car ça rigole sur la terrasse du café de Villeray où Le Devoir les a rencontrés. Les défauts sont devenus sujets de taquineries plutôt que de disputes. Mais en reculant quelques mois en arrière, c’est à une tout autre bande qu’on aurait parlé.

« À cause de la grande proximité qu’on avait ensemble pendant la tournée, on aurait eu besoin d’un break, et on l’a pas eu, explique Frannie, bavarde. On est rentrés directement dans la création, avec quatre membres beaucoup plus affirmés et des idées beaucoup plus ancrées. Disons que nos idées n’étaient pas nécessairement en accord les unes avec les autres ! »

Rester en vie

Pour mieux comprendre, il faut reculer un peu. À la base, Random Recipe est né des deux filles du groupe, Frannie Holder et Fabrizia Di Fruscia, la première à la guitare et au chant, l’autre au rap et au beatbox. À force de s’amuser et d’improviser, des chansons sont nées, et le groupe a pris une forme plus sérieuse quand Vincent Legault et Liu Kong Ha sont venus les accompagner après coup. Leur premier disque, Fold It ! Mold It ! est né en 2010.

Jamais dans le passé les quatre n’avaient construit des pièces ensemble à partir de rien. Fab, la plus funky des quatre, compare la situation à celle d’un couple. « C’était une autre période de découverte, d’apprentissage. On pense qu’on se connaît, mais quand t’es dans un autobus ou quand t’es dans un studio à créer, c’est deux vibes quand même très différentes. Est-ce qu’on s’assoit ensemble pour trouver une mélodie, un beat, ou on travaille chacun de notre côté ? Ç’a été une aventure. »

D’autant que chaque musicien est arrivé avec sa petite idée fixe. Vincent venait de tomber sur un clavier Realistic, Fab sur un steel drum, etc. Rien pour faciliter le mélange. « Un moment donné, tu te demandes pourquoi tu le fais, avoue Frannie. Mais personne de nous quatre n’a voulu arrêter. Même si on avait nos autres projets on the side [Frannie et Vincent sont dans le groupe Dear Criminals], on avait l’impression qu’il y avait quelque chose avec Random qui devait exister. On a réussi à le faire, on est restés en vie, et je pense qu’on est plus forts qu’avant parce qu’on est passés par-dessus. »

Et le résultat d’autant de stress est étonnant. Random Recipe a toujours le don de la ritournelle simple et du clin d’oeil musical, mais Kill the Hook nous plonge dans un univers moins acoustique, où les claviers et la basse prennent une place de choix. Un peu comme le dernier Jimmy Hunt, c’est déstabilisant au premier test, mais plus on creuse et plus on s’y sent à l’aise. Le steel drum donne une touche à la fois électro et caribéenne, et les claviers nous replongent dans les années 1990.

« La découverte des claviers a complètement changé l’affaire, explique Vincent, replaçant sa casquette. Quand j’ai reçu le Realistic, donné par un ami qui l’avait trouvé dans les ordures, ç’a donné une autre tendance. Et on s’est laissé le droit d’utiliser les sonorités qu’on voulait, contrairement au premier disque. Sans engager un orchestre symphonique ou utiliser 18 000 keybords, mais quand même. »

De son époque, Kill the Hook emprunte quand même un peu partout. On entend certains sons de danse « à la Ace of Base », comme le dit Frannie, des claviers que ne renierait pas Kanye West, des textures à la Danger Mouse et à la Beck… « L’idée, c’était d’essayer de transposer une mélodie, un arrangement, dans différents styles musicaux. On l’essaie-tu en hip-hop, en grunge ? On se promenait à la limite du mauvais goût, en testant jusqu’où on pouvait pousser le mélange de deux genres qui n’ont rien à voir ensemble. Comme dans une toune qui s’appelle Dimple, y’a un bridge super 1990, à la Tame Impala, et le reste est très Janelle Monàe. Est-ce que ces deux-là ensemble vont donner le goût d - Le Devoir


"Random Recipe is uncontainable by design"

MONTREAL - “My mom was so furious, the first time I told her I met a friend and we would go on stage,” said Fab, the funky-hairstyled, streetwise and irrepressibly exuberant half of Random Recipe’s vocal team.

“You know, she’s Italian — she would say, ‘Just be feminine! Why are you beatboxing? Why can’t you play piano? What is this beatboxing?’ Anyways, I used to dream of one day being on a stage, but it was such a silent dream. I would never tell it to anybody.”

Fab and her tag-team partner Frannie Holder take nothing for granted. Singers, rappers, folkies, electro-poppers — call them what you will, the pair are just happy to be here, to still be here, talking about Kill the Hook, the unlikely and highly accomplished second album by their even more unlikely pigeonhole- and preconception-defying band.

Fab and Frannie met in 2006, in front of the dearly departed Cabaret concert hall on St-Laurent Blvd., as the story goes. How they began making music together is a bit of a mystery, as Frannie, too, had an acute impostor complex.

“We weren’t musicians who were active in the music scene,” said the more laid-back yet strangely more chatty Frannie. “I wasn’t doing anything. I was playing in parties, the way you play in parties when you’re 17 — you take a guitar and you do a cover of the Cranberries. I knew five chords, which I still know.”

“And I was playing tam-tams,” Fab said.

They found a mentor following a chance encounter with Montreal music rebel Giselle Webber. Before long, they were a real band (rounded out by musicians Liu-Kong Ha and Vincent Legault), with a record deal (with Bonsound, home to DJ Champion, Lisa LeBlanc and Radio Radio), a debut album (2010’s Fold It! Mold It!), distribution in France and a 150-date touring schedule that took them around the world for a year and a half.

If Fold It! Mold It! had the rowdy spontaneity and rootsy charm of two women testing the limits of their burgeoning creative partnership, Kill the Hook finds them and their now tight-knit ensemble refining their grab-bag approach, bringing together their far-reaching influences and taking their urban electro-pop to the next level.

“I like to call it a little more mature, in terms of the questioning behind it,” Fab said. “ ‘Why use one beat when we can use another? Maybe we could hesitate and re-jam a song 10 times to finally figure out something that pleases the four of us.’ The first one is more into the innocence of, ‘That sounds OK, totally; it’ll be cool on stage.’ ”

“This one was made during a time of deep questioning in Montreal,” Frannie said. “Everybody was questioning their social values, the way we wanted to live this life in five, 10, 15 years for our children. It was huge — last year, the Printemps érable, there wasn’t an artist who wasn’t influenced by that. You would walk through the city with a nostalgic questioning, this shaky feeling. All the things you took for granted or thought were sure were just not there anymore.”

Produced by Philippe Brault (who has worked with Quebec art-pop auteur Pierre Lapointe, among others), Kill the Hook glistens with studio-tweaked attention to detail; miraculously, it does so without losing Random Recipe’s wild side. The songs’ sleek contours defy easy categorization, retaining the band’s genre-hopping vitality while opening the realm of possibilities to include a broader pop palette.

“It’s more polished than a lot of indie music,” Frannie said. “But indie Montreal is starting to have a more polished sound. Indie is who we are and how we write music, but our sound is very bold and round. … We manage to put the low end in indie. We’re an indie band with hip-hop influences, electro influences, some ’90s influences from Beck, Ace of Base, Salt-N-Pepa, all things in the ’90s that stand out as still good today.”

The vocalists allowed their roles to blur on the new album, with Frannie daring to rap on occasion and Fab venturing into more melodic territory. The boys were also brought on board more fully, sharing songwriting credits and making Kill the Hook not only a true group effort but a more musically explosive synthesis of their many talents.

Which brings us to the album title. Or does it?

“We’re still trying to find a cool definition for it,” Fab said, laughter erupting between her and Frannie. “Kill the hook, man, it’s just like ...”

“OK — you killed it, you killed it, right?” her partner jumped in. “It can mean you nailed it. A hook is a hook. We’re obsessed with finding hooks. Our music needs that pop aspect to work, pop melodies to make it catchy. But at some point, if you have three or four hooks in a song, are they killing each other or helping? (Making the album) was this constant battle with hooks.”

“We all like fishing,” Fab offered, trying to keep a straight face while serving up a brutal pun. “It’s true! I think that’s kinda cool.”

And, fittingly, kinda random.

Kill the Hook is released on Tuesday, Oct. 8 - The Gazette


"Random Recipe is uncontainable by design"

MONTREAL - “My mom was so furious, the first time I told her I met a friend and we would go on stage,” said Fab, the funky-hairstyled, streetwise and irrepressibly exuberant half of Random Recipe’s vocal team.

“You know, she’s Italian — she would say, ‘Just be feminine! Why are you beatboxing? Why can’t you play piano? What is this beatboxing?’ Anyways, I used to dream of one day being on a stage, but it was such a silent dream. I would never tell it to anybody.”

Fab and her tag-team partner Frannie Holder take nothing for granted. Singers, rappers, folkies, electro-poppers — call them what you will, the pair are just happy to be here, to still be here, talking about Kill the Hook, the unlikely and highly accomplished second album by their even more unlikely pigeonhole- and preconception-defying band.

Fab and Frannie met in 2006, in front of the dearly departed Cabaret concert hall on St-Laurent Blvd., as the story goes. How they began making music together is a bit of a mystery, as Frannie, too, had an acute impostor complex.

“We weren’t musicians who were active in the music scene,” said the more laid-back yet strangely more chatty Frannie. “I wasn’t doing anything. I was playing in parties, the way you play in parties when you’re 17 — you take a guitar and you do a cover of the Cranberries. I knew five chords, which I still know.”

“And I was playing tam-tams,” Fab said.

They found a mentor following a chance encounter with Montreal music rebel Giselle Webber. Before long, they were a real band (rounded out by musicians Liu-Kong Ha and Vincent Legault), with a record deal (with Bonsound, home to DJ Champion, Lisa LeBlanc and Radio Radio), a debut album (2010’s Fold It! Mold It!), distribution in France and a 150-date touring schedule that took them around the world for a year and a half.

If Fold It! Mold It! had the rowdy spontaneity and rootsy charm of two women testing the limits of their burgeoning creative partnership, Kill the Hook finds them and their now tight-knit ensemble refining their grab-bag approach, bringing together their far-reaching influences and taking their urban electro-pop to the next level.

“I like to call it a little more mature, in terms of the questioning behind it,” Fab said. “ ‘Why use one beat when we can use another? Maybe we could hesitate and re-jam a song 10 times to finally figure out something that pleases the four of us.’ The first one is more into the innocence of, ‘That sounds OK, totally; it’ll be cool on stage.’ ”

“This one was made during a time of deep questioning in Montreal,” Frannie said. “Everybody was questioning their social values, the way we wanted to live this life in five, 10, 15 years for our children. It was huge — last year, the Printemps érable, there wasn’t an artist who wasn’t influenced by that. You would walk through the city with a nostalgic questioning, this shaky feeling. All the things you took for granted or thought were sure were just not there anymore.”

Produced by Philippe Brault (who has worked with Quebec art-pop auteur Pierre Lapointe, among others), Kill the Hook glistens with studio-tweaked attention to detail; miraculously, it does so without losing Random Recipe’s wild side. The songs’ sleek contours defy easy categorization, retaining the band’s genre-hopping vitality while opening the realm of possibilities to include a broader pop palette.

“It’s more polished than a lot of indie music,” Frannie said. “But indie Montreal is starting to have a more polished sound. Indie is who we are and how we write music, but our sound is very bold and round. … We manage to put the low end in indie. We’re an indie band with hip-hop influences, electro influences, some ’90s influences from Beck, Ace of Base, Salt-N-Pepa, all things in the ’90s that stand out as still good today.”

The vocalists allowed their roles to blur on the new album, with Frannie daring to rap on occasion and Fab venturing into more melodic territory. The boys were also brought on board more fully, sharing songwriting credits and making Kill the Hook not only a true group effort but a more musically explosive synthesis of their many talents.

Which brings us to the album title. Or does it?

“We’re still trying to find a cool definition for it,” Fab said, laughter erupting between her and Frannie. “Kill the hook, man, it’s just like ...”

“OK — you killed it, you killed it, right?” her partner jumped in. “It can mean you nailed it. A hook is a hook. We’re obsessed with finding hooks. Our music needs that pop aspect to work, pop melodies to make it catchy. But at some point, if you have three or four hooks in a song, are they killing each other or helping? (Making the album) was this constant battle with hooks.”

“We all like fishing,” Fab offered, trying to keep a straight face while serving up a brutal pun. “It’s true! I think that’s kinda cool.”

And, fittingly, kinda random.

Kill the Hook is released on Tuesday, Oct. 8 - The Gazette


"SPIN.com's Top 5 Up-and-Coming Montreal Bands"

4. Random Recipe:

With rapper Fabz beatboxing over live rhythms, piano, and guitar, and the gorgeous vocal melodies of Franster, this crew of local ladies was one of Pop's most haunting surprises. Their downtempo track "Something on my Mind" showcases Random Recipe at their best.
www.myspace.com/randomrecipe - SPIN Magazine


"Montreal band a recipe for success"

To hear lead singer Frannie Holder, the forming of Montreal band Random Recipe was a haphazard series of barters, coming about because her and fellow member rapper Fab had empty pockets.

The band plays tonight at The Mansion from its new CD, Fold It! Mold It!

Holder and Fab originally began by literally singing for their supper.

"We didn't busk or anything," says Holder. "I had just come back from Argentina and I had this toy guitar. Fab had a beat box and one night we didn't have money to buy a pizza so we went to a pizza joint and asked them if we could have a free pizza if we performed. They said sure.

"Another time we sang to get a free cab ride. Someone heard us and said they had a rap project at a club. When we went it cost $5 to get in and we didn't have any money. So we asked if we did a song could we get in and they said yes. So we went on stage and it just happened the performance was filmed. It was posted on a blog and ended up creating a viral buzz."

To complete the band, the pair picked up veteran sidemen Vincent Legault on guitar, keys, and bass and Liu-Kong Ha on percussion and keys.

"They had played for guys like Robert Charlebois, who was big in the '70s and '80s," says Holder. "But they were just hired players. They never were asked their opinion on what to play. We did that and they liked the idea of being in a band. So bit by bit they dropped their other projects till they were with us full time.

"When we first called them up we said, 'we've got a gig tonight. We've only got three songs and we're supposed to play for an hour.' We rehearsed that morning and had a fun time that night."

The band's name also indicates that musically, an element of chance also comes into play.

"We see making music as a recipe where you put different ingredients together," says Holder. "If you put the same ingredients, you get the same music. We try to put different ingredients in there and some times randomly."

That's why it's hard to categorize Random Recipe's music since there so many musical ingredients present. There's hip-hop, Fab's rapping, some soul music, Holder's toy guitar and even different languages. And the result is a perky, poppy sound, eminently danceable and very appealing. From the new CD, the song Shipwreck definitely has hit written all over it. In Montreal, the band has already created a considerable buzz, having played at several festivals including the Montreal Jazz Festival.

The snappy video accompanying it is another example of the band's barter system.

"We were asked to play at a short film festival in France," says Holder. "They played for our plane tickets and they'd make a video."

It's no wonder the group's unofficial motto is Go With The Flow.

"When I went to South America for six months, I didn't even have a map," says Holder. "At one point, I ended up working with monkeys in the jungles.

"Fab is even more relaxed than me. We're about to leave for our tour of Ontario and then come back here to Montreal for a big CD release party at a big club here, so there's some planning involved. Where's Fab? In Costa Rica. She'll get back two hours before we leave for Ontario."

The band isn't also averse to playing in different and sometimes spontaneous venues.

There was one mini-concert in one of Montreal's Metro subway cars. And then there was the time when the band was playing at a festival in the Northern Quebec town of Rouyn-Noranda. During the concert the band joked about playing later at 3 a.m. at Morasse Poutine, an all-night poutine place.

"We weren't serious, but then everyone starting texting about it so we felt like we had to," says Holder. "Later we were named best show of the festival and not for our concert but for playing at Morasse Poutine. And somebody did buy us a poutine while we were there."

Random Recipe has played Ontario before, but never Kingston. "But we think this is the beginning for us," says Holder. "The last time nobody knew who we were so we only played for the bartenders."
- The Whig


"Random Recipe - energy and ambition from Quebec"

By Alison Hird
Random Recipe, a four-piece band from the French-speaking province of Quebec in Canada, have energy to burn and big aspirations.

"We don't just want to be a little band, we want to climb up that ladder and go as far and funny as we can make it," says lead vocalist Frannie.

Their quirky mix of beatbox and foreign languages has seen them rise from busking on the streets of Montreal for pizza to playing for the British royal couple, William and Kate, in last year's Canada Show.

They make urban music, "a mix of the kind of stuff people of our generation listen to", explains Frannie.

So a good smattering of hip-hop and beatbox. But beatboxer Fab says one doesn't necessarily lead to the other. It's more about feeling the rhythm of the music. Artists like Louis Armstrong developed scat, an earlier form of beatbox, she tells us, and she's been inspired by an early 20th-century Canadian folk singer known as La Bolduc.

"She mastered a form of scat and beatbox with less bass, a very folkloric kind of style and she travelled, even played for the president in the US," Frannie says. "All these inspirations mean I don't necessarily associate beatbox with hip-hop absolutely. It mixes with everything and I would like to try beatbox in an orchestra for classical music."

Random Recipe end their French tour on Sunday evening at the Vieilles Charues festival in Britanny, western France. They'll be performing from their debut album Fold it, Mold it and, if they're cheeky enough, doing a nifty cover version of Portishead's Glory Box .... in front of the British band itself.
- RFI English


"SXSW : bien joué Planète Québec"

On lève notre chapeau aux jeunes formations Random Recipe et Misteur Valaire qui ont toutes deux rempli le Spill Bar vendredi soir grâce à leur musique entraînante et leur charisme. En 30 minutes chacun, les groupes ont réussi à mettre un public étranger dans leur poche. La satisfaction se lisait partout sur la soixantaine de visages des spectateurs qui composaient la foule.

On est loin du Métropolis (qu’envahit Misteur Valaire deux à trois fois par année), ou de l’Astral, que Random Recipe a rempli pour sa rentrée montréalaise en février, mais les deux groupes viennent de franchir un grand pas dans leur carrière. Non seulement se sont-ils fait voir à l’un des plus gros marchés de la musique en Amérique du Nord, mais ils ont prouvé qu’ils sont universels. - Canoë


"Nouvelle tête : Random Recipe en tournée"

En concert ce soir à Paris et en tournée française, Random Recipe mélange rap, folk et pop dans un buffet des plus ensoleillés : de la vraie feel good music. Rencontre et vidéos.

Elles ont commencé dans les rues, à proposer leurs sourires et leurs impros contre une pointe de pizza, une entrée à un concert ou simplement pour recueillir d’autres sourires. Ukulélé à la main, rap coloré et refrains pop à la bouche, l’hardie beat-boxeuse et la voluptueuse chanteuse ont eu vite fait de saupoudrer leurs éclats de rires sur toute la ville de Montréal, si bien qu’un jour, elles ont été invitées à faire vibrer une scène extérieure du Festival International de Jazz de Montréal, à heure de grande affluence. Une invitation de dernière minute qui arrivait comme un sproutsch surprise de crème fouettée sur une glace pour les deux amies qui n’avaient jamais vraiment pensé former un vrai groupe.

Rejointes par Vincent Legault et Liu-Kong Ha, tous deux musiciens professionnels mais surtout grands amis, leur union donne raison à Confucius, celui qui disait que le tout est plus grand que la somme des parties. "Je pense que si je n’avais jamais rencontré Fab, qui a vraiment un plaisir à le faire, je n’aurais jamais osé chanter avec quelqu’un et improviser comme ça", réplique une Frannie pleine d’émotion à son amie qui lui donnait le crédit de l’initiative. "Et puis j’allais voir tellement de concerts, je me disais que je n’avais pas le quart du talent ou des idées de ces gens-là."

Depuis, Random Recipe n’a cessé d’accumuler les moments magiques : dans une rame de métro, dans un fast-food, sur le bord d’un lac et, tout récemment, au festival Garorock de Marmande, alors que les quatre amis se sont retrouvés à faire tanguer une roulotte où ils s’étaient rendus dans l’idée de profiter un peu des chaises qui y traînaient. "Je ne sais pas comment ç’a dérapé, mais on a fini par jouer debout sur les tables, avec une vingtaine de personnes comprimées dans le container, plus ceux qui étaient dehors à taper dans les vitres. J’en ai des bleus partout", s’exclame Frannie dans un grand éclat de rire.

Mais si ce genre de prestations impromptues est devenu monnaie courante dans le monde en crise de l’industrie musicale, celles qu’offrent Random Recipe sont uniquement mûes par un plaisir franc. "Aujourd’hui il faut faire autre chose que des disques pour se faire voir, admet Frannie. On n’est pas surpris que tout le monde fasse ça, et d’ailleurs d’autres l’avaient fait avant nous. Mais bon, notre groupe a commencé comme ça !" "Ça nous donne juste envie d’aller plus loin et ça devient comme un jeu, ajoute Vincent. On se demande jusqu’où on peut aller dans nos idées ridicules. On ne fait pas ça pour la publicité, surtout à Garorock, ça n’avait juste aucun sens et ce n’était pas du tout calculé !" "Et le but c’est de rendre la musique accessible, aussi. Ce n’est pas tout le monde qui va voir des concerts et ce n’est pas tout le monde qui achète des disques, mais tout le monde aime la musique", de compléter Frannie.

Ce soir, le pétulant quatuor est de passage à Paris, et on ne peut que trop vous conseiller d’y aller. Sur scène comme dans la rue, les musiciens dégagent une énergie incomparable. Hip-hop, folk, bossa, rock, funk, la musique de Random Recipe est invitante et pleine de soleil. "Comme on n’entre ni dans la pop, ni dans l’indie, ni dans le rap, qu’on ne peut pas faire comme Braids qui ont vraiment développé quelque chose dans un style. On mélange un peu tout et on n’a pas de limites, tant que c’est de la feel-good music. C’est un buffet, servez-vous!" L’invitation est lancée. - Les Inrocks


"Canadian Music Festival"

On les connaît et on les suit depuis longtemps : Random Recipe, formé de Frannie, Fab, Vincent et Liu-Kong, livre toujours la marchandise. Forte d’un succès qui la mène un peu partout en tournée, la formation montréalaise au style vraiment hybride gagne en assurance et offre même du nouveau matériel (comme « Spiders », une pièce sur laquelle Fab, habituellement plus « beatboxeuse » et rappeuse, chante). L’énergie, la folie et l’univers vraiment divertissant des auteurs de Fold it! Mold it! sont automatiquement communiqués à une foule à moitié composée de fans. L’autre moitié a paru adorer la découverte et en a tout autant redemandé! - Longueur d'ondes


"En studio avec Random Recipe"

Les membres de Random Recipe enregistrent actuellement leur deuxième album, qui devrait sortir à l'automne. Ils font de nouveau équipe avec le réalisateur Philippe Brault, fidèle collaborateur de Pierre Lapointe.

La Presse a passé un après-midi avec eux dans le studio Treatment Room, situé à la frontière du Mile End. L'ambiance? «Une garderie!, lance Philippe Brault. Il faut dire que ça fait longtemps qu'on se connaît.»

Vincent Legault, Liu-Kong Ha et Philippe Brault étudiaient la musique ensemble à l'école Joseph-François-Perrault. «À 12 ans, on avait un band qui s'appelait Mes voisins n'en peuvent plus», raconte Philippe Brault en riant.

La petite histoire ne s'arrête pas là. Quand Frannie Holder était en sixième année, c'est un spectacle enflammé du jeune trio qui l'a convaincue de s'inscrire à l'école spécialisée en musique du quartier Saint-Michel.

Plus de 15 ans plus tard, Brault est l'un des musiciens les plus demandés en ville, alors que Random Recipe s'apprête à sortir un deuxième album. Sorti il y a quatre ans, son prédécesseur Fold It! Mold It! a engendré près de 150 spectacles, du Québec à la France, en passant par l'Islande et le Texas.

Au cours des quatre dernières années, Random Recipe a aussi multiplié les collaborations avec Beast et Pierre Lapointe, alors que Fab et Frannie se sont retrouvées, bien malgré elles, dans sept projets liés à La Bolduc (documentaire, spectacles). «Pour une raison X, deux filles qui rappaient rappelaient La turlute de La Bolduc, explique Frannie. Fab ne savait même pas qui c'était!»

Fold It! Mold It! était «une transposition» des spectacles de Random Recipe, dont la musique est un mélange vocal et musical d'airs hip-hop, folk, rap et électro-rock. À l'inverse, son successeur a été conçu sans se soucier des limites de la scène.

«En studio, on s'est laissé plus de liberté qu'avec le premier disque, indique Vincent Legault, qui signe la plupart des musiques. On essaie plein d'idées avec beaucoup d'instrumentation en pensant seulement à l'album, et c'est après qu'on verra pour le show.»

Les voix de Frannie et Fab se complètent à merveille et font la signature de Random Recipe. Au départ, la première n'assumait pas le fait de chanter seule (et pourtant!), alors que la deuxième se cachait derrière son beat-box et ses élans rap. «Mais nous échangerons plus nos rôles sur le deuxième album», annonce Fab.

En attendant que l'album soit prêt, à l'automne, regardez une vidéo de notre visite en studio. - La Presse


Discography

Distractions (2018)
Kill the Hook (2013)
Fold It! Mold It! (2010)

Photos

Bio

Random Recipe celebrate their 10th anniversary with Distractions, a fiercely independent and crowdsourced third album, catalyzed by hundreds of shows played all over the world. Now a trio, the group strongly reaffirm their quirky musical identity with this collection of 8 songs co-produced by Philippe Brault and FOXTROTT, who definitely brought a bold, percussive and dazzling quality to the project.

After Kill the Hook (2013) and Fold It! Mold It! (2010), Frannie, Fab and Liu-Kong embarked on a creative journey propelled by inspiring collaborations. Partners in crime Marie-Hélène L. Delorme (FOXTROTT), Marie-Pierre Arthur, Rhonda Smith (Prince), Ladybug Mecca (Digable Planets), Lisa Iwanycki (Blood and Glass), Heartstreets, Tali Taliwah (Nomadic Massive), Giselle Numba One, Sunny Moonshine (Sunny & Gabe) and Emily Lazar encouraged them to redefine, reaffirm and enrich their musical trajectory. On this new album, Random Recipe have infused their trademark eclectic sound with pop, rap, funk and electro. 

During the writing process, the group chose to question the music industry, and above all, women’s contribution and evolution in the music world. As a result, the lyrics of the songs on Distractions (the title alludes to our era of constant entertainment, overabundant information and ephemeral satisfaction) explore these social, political and feminist issues. Never before had the two singers’ complementary voices been so biting!

But above all, Random Recipe remain a truly astonishing stage act. Each of the new tracks on the album pays tribute to this love of live performance. With Distractions the trio is sure to keep blowing the roof off venues around the globe!    

ABOUT RANDOM RECIPE
Formed by Frannie Holder, Fab and Liu-Kong Ha, the band has toured extensively across Quebec as well as in Canada, France, Italy, Belgium, Iceland, Australia, Mexico, Chile, Colombia, Panama and the United States. In addition to their numerous appearances at the Montreal International Jazz Festival and the Festival d’ete de Qubec, the band has been awarded many prizes for their performances (2011 Miroir for the Best Canadian Artist prize, RIDEAUs 2011 toiles Galaxie prize, etc.). Following the release of Fold It! Mold It! in September of 2010 in Canada through Bonsound and in January of 2012 in France via Chapter Two Records, the band was nominated in three categories at the 2011 ADISQ (Album of the year - Anglophone, Quebec artist of the year - Other languages and Album artwork of the year). Since then, Random Recipe has multiplied collaborations with widely known artists such as Pierre Lapointe, DJ Champion and Jerome Miniere.

Band Members